Dossier

Les variants : ça n'arrête pas…

  • La survenue de mutations est inéluctable lors de la réplication des virus à ARN [1]. Les mutations sont des erreurs de lecture de l'acide nucléique viral lors des très nombreuses réplications intracellulaires. C'est ainsi que, depuis son premier jour de circulation, le SARS-CoV-2 a présenté de nombreuses mutations, dont certaines estimées significatives, une nouvelle forme du virus émergeant environ tous les 2 mois. Il semble cependant muter moins fréquemment que d'autres virus à ARN, comme ceux de la grippe (2 fois moins) ou le VIH (4 fois moins). En effet, le SARS-CoV-2 possède un système de relecture permettant de corriger une partie de ces erreurs, malgré la taille importante de son génome (environ 30 000 bases). La plupart de ces mutations ­n'entraînent aucune conséquence, voire ont des effets défavorables pour le virus muté, ce qui aboutit à sa disparition [1]. Certaines peuvent en revanche donner un avantage « écologique » au virus en favorisant sa transmissibilité ou un échappement à l'immunité acquise par la maladie naturelle ou par la vaccination [1, 2]. L'émergence des variants delta puis omicron a bouleversé l'évolution de la pandémie.

Les virus initiaux, dont les chauves-­souris sont l'hôte de prédilection, sont imparfaitement adaptés à l'homme, en particulier au niveau du récepteur cellulaire ACE2 de la protéine Spike et à l'ensemble de la machinerie cellulaire. Il était donc attendu que des virus plus « performants » émergent.Trois groupes de variantsUn variant est un sous-type de virus dont le génome diffère de celui du virus de référence par plusieurs mutations, qui modifient ou non ses caractéristiques. Globalement, le risque de mutations est d'autant plus important que la circulation virale est intense, prolongée, et…

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Liens d'intérêt

N. Gastli, J. Raymond et R. Cohen déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.