Dossier

Cancers gastriques : quelle hétérogénéité ?

Longtemps, les cancers gastriques ont été considérés comme une maladie unique, l'adénocarcinome. Un premier niveau d'hétérogénéité de ces cancers a été mis en évidence avec la classification histologique de Lauren. Bien qu'ayant une valeur pronostique et peut-être un impact sur la chimiosensibilité, cette classification n'a pas d'influence sur la prise en charge des patients à l'heure actuelle. Il y a quelques années, l'identification d'un sous-groupe de cancers gastriques surexprimant HER2, de mauvais pronostic mais surtout sensible à l'anticorps anti-HER2 trastuzumab, a permis de franchir une étape dans la personnalisation du traitement de ce cancer. Plus récemment, le développement de nouveaux outils d'analyse moléculaire “haut débit” a permis d'établir une classification moléculaire des cancers gastriques comprenant 4 sous-types : les tumeurs positives pour le virus Epstein-Barr ; avec instabilité des microsatellites ; à génome stable ; et avec instabilité chromosomique. L'impact pronostique et thérapeutique de cette classification reste à démontrer, mais elle ouvre une voie vers une nouvelle approche pour le développement des thérapies ciblées.


Très longtemps, les cancers gastriques n'ont formé qu'une seule entité, les adénocarcinomes, au sein de laquelle la seule hétérogénéité reconnue concernait le grade tumoral de différenciation (G1 : bien différencié, G2 : moyennement différencié, G3 : peu différencié). Cette hétérogénéité anatomopathologique n'avait aucun impact sur le traitement de ces cancers. Par la suite, au fil du temps et grâce à l'amélioration de l'analyse anatomopathologique et des techniques de biologie moléculaire, plusieurs étapes ont été franchies. Celles-ci ont…

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