Dossier

Différenciation monocytaire, du normal au pathologique

  • La place des monocytes au sein du système des phagocytes mononucléés évolue. Initialement considérés comme de simples précurseurs des macrophages et des cellules dendritiques, les monocytes ont une origine et des fonctions (pro- ou anti-inflammatoires, immunologiques, réparatrices) qui leur sont propres. Depuis 10 ans, leur hétérogénéité est attestée par la distinction de 3 populations dites classique (CD14+, CD16), intermédiaire (CD14+, CD16+) et non classique (CD14low, CD16+). La répartition de ces 3 populations dans le sang (les monocytes classiques représentent normalement environ 90 % des monocytes circulants) est modifiée dans certaines situations pathologiques. Cette modification peut être une aide au diagnostic : elle distingue rapidement une monocytose réactionnelle (fraction des monocytes intermédiaires augmentée) d'une leucémie myélomonocytaire chronique (monocytes classiques > 94 %). Les analyses conduites à l'échelle unicellulaire révèlent des niveaux supplémentaires d'hétérogénéité phénotypique et fonctionnelle des monocytes dont la signification et le rôle physiopathologique devraient être bientôt identifiés.

Les monocytes sont des cellules sanguines mononucléées qui, chez l'homme, représentent jusqu'à 10 % des leucocytes périphériques. Fabriqués dans la moelle osseuse, ils ont été associés aux macrophages et aux cellules dendritiques au sein du “système des phago­cytes mononucléés” en raison d'une origine supposée commune. Il apparaît que de nombreux macrophages résidents tissulaires sont générés dès l'embryogenèse, indépendamment des monocytes, et que les progéniteurs médullaires des monocytes divergent de ceux des cellules dendritiques. Les travaux de ces dernières décennies ont révélé l'hétérogénéité…

L’accès à la totalité de l’article est protégé




Liens d'intérêt

E. Solary déclare avoir des liens d’intérêts avec Servier et Stemline.