Mise au point

Histiocytoses : vers une thérapeutique ciblée ?

La découverte de mutations somatiques de la voie des MAPK dans la plupart des lésions d'histiocytose langerhansienne (HL) et de maladie d'Erdheim-Chester (MEC) a permis de regrouper ces 2 pathologies, qui sont considérées comme des néoplasies myéloïdes non malignes avec composante inflammatoire. Dans les lésions d'HL et de MEC, la voie des MAPK est constamment activée, même en l'absence d'altération moléculaire identifiée. Les inhibiteurs de BRAF et de MEK permettent d'induire des rémissions spectaculaires et durables. Ils sont d'un apport important dans la MEC et les formes systémiques réfractaires d'HL de l'enfant. Dans l'HL de l'adulte, ces molécules sont indiquées dans les formes graves résistant aux traitements systémiques de référence, ou chez les patients ne les tolérant pas. Leur place dans l'HL pulmonaire de l'adulte est prometteuse, mais nécessite encore d'être évaluée. Leur effet semble seulement suspensif, et la durée du traitement est indéterminée. Les effets indésirables, fréquents, parfois sévères, peuvent mettre en jeu le pronostic vital. Leur utilisation, discutée cas par cas, relève de la recherche clinique.


Les histiocytoses regroupent un grand nombre de maladies hétérogènes, dont le point commun est l'accumulation d'histiocytes dans les organes atteints. Jusqu'à récemment, on distinguait les histio­cytoses langerhansiennes (HL) des histiocytoses non langerhansiennes, dont faisait partie la maladie d'Erdheim-Chester (MEC). Le caractère réactionnel ou tumoral de ces pathologies a été longuement débattu. La découverte d'anomalies moléculaires de la voie des MAPK (mitogen-activated protein kinases) communes à l'HL et à la MEC, en faveur du caractère clonal de ces 2 maladies, a conduit à une nouvelle…

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Liens d'intérêt

G. Lorillon et A. Tazi déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.