Dossier

Le jeûne : mythes et réalités

Bien au-delà de l'aspect religieux ou idéologique, le jeûne thérapeutique a pris, en particulier au cours des 5 dernières années, un essor auprès des patients, ce qui interpelle bon nombre de thérapeutes. Sur le plan métabolique, le jeûne peut être séparé en 3 phases : la première correspond à la phase postabsorptive ; la deuxième période (du 1er au 5e jour), dite de “jeûne court”, se caractérise par une déplétion protéique ; et la troisième, dite “de jeûne long” voit apparaître des adaptations métaboliques visant à épargner les réserves protéiques de l'organisme. Si le jeûne à visée thérapeutique (en particulier au cours du cancer) est extrêmement populaire dans les médias et sur les réseaux sociaux, force est de constater que les données scientifiques sont extrêmement limitées et ne permettent pas de conclure quant à un intérêt clinique du jeûne. Par ailleurs, il faut rappeler que, dans beaucoup de pathologies, la dénutrition qui peut en résulter aura un impact extrêmement défavorable sur le pronostic du patient. Il convient donc d'être prudent et d'attendre d'avoir plus de données scientifiques. Par ailleurs, si un jour le jeûne thérapeutique est utilisé, il devra l'être dans un cadre extrêmement strict et totalement médicalisé.


Le jeûne, une vieille histoire…La tradition du jeûne est une pratique multimillénaire, et on la retrouve dans les principales religions, dont celles du Livre (que cela soit le Carême, le Ramadan ou Yom Kippour). Ce sont souvent des périodes considérées comme purificatrices ou de rédemption. S'il possède une vertu philosophique et religieuse, on lui attribue également assez rapidement des vertus théra­peutiques. Ainsi, au VIe siècle, pour saint Athanase, “Le jeûne guérit les malades, il dessèche tout écoulement. Il repousse les démons et expulse les pensées malsaines. Il rend l'esprit plus…

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