Mise au point

La poche de Morison : l'oubliette de la cavité péritonéale, trop souvent oubliée…

La poche de Morison, point déclive de l'étage sus-mésocolique de la cavité péritonéale est familière à tous les opérateurs de la “fast-echography” des “abdomens urgents”, en raison de sa sensibilité pour le diagnostic des épanchements liquides du péritoine.

La poche de Morison constitue également un piège pour tous les corps étrangers accidentellement perdus lors d'interventions chirurgicales, en particulier les stercolithes appendiculaires et les calculs vésiculaires.

Ces corps étrangers sont à l'origine de poussées fébriles douloureuses itératives dont l'origine échappe souvent aux examens d'imagerie pratiqués, car les collections abcédées sont d'assez petite taille et de siège préférentiellement rétro-hépatique pour des raisons anatomiques (le piège est constitué par le bord inférieur du ligament triangulaire droit).

Le retard de diagnostic est généralement important (1 à 4 ans) ; une meilleure connaissance de la physiopathologie permettra aux cliniciens comme aux radiologues de mieux connaître ces complications retardées dont la fréquence s'est nettement accrue avec la coeliochirurgie.


La poche de Morison est passée dans le langage médical quotidien, au moins sur le plan phonétique, car du point de vue orthographique, on s'ingénie à compliquer un patronyme simple en une grande variété de combinaisons, multipliant, en particulier, les R et les S.Radiologues, urgentistes, chirurgiens et réanimateurs connaissent maintenant parfaitement la poche de Morison, ou espace sous-hépatique postérieur, zone déclive la plus profonde, dans laquelle se collecte tout contingent liquide, même peu abondant, de l'étage sus-mésocolique de la cavité…

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