Mise au point

Spécificité des cancers chez les patients immunodéprimés

L'immunodépression, notamment chez les patients transplantés (d'organe ou de cellules souches hématopoïétiques) ou en cas d'infection par le VIH, est associée à une augmentation de l'incidence de nombreux cancers, responsable d'une morbidité et d'une mortalité importantes dans ces populations. L'épidémiologie et la présentation clinique de ces cancers sont différentes de celles de la population générale, avec un rôle important d'agents infectieux (notamment viraux) dans l'oncogenèse, un diagnostic parfois plus tardif, une pathologie plus agressive et un pronostic souvent plus péjoratif. En l'absence de recommandations précises sur le plan thérapeutique, hormis les lymphoproliférations postgreffe, l'attention doit être portée sur les comorbidités et les interactions médicamenteuses potentielles, en particulier via le cytochrome P450, nécessitant le recours à une prise en charge multidisciplinaire avec une réunion de concertation comme celles des groupes CANCERVIH et k-virogref en France. L'objectif de cette revue est de présenter une actualité scientifique concernant l'épidémiologie des cancers associés à l'immunodépression, leurs causes possibles et la spécificité de leur prise en charge.


Depuis 1981 et l'expérience de W.B. Coley (1), considérée comme la toute première immunothérapie dans le cancer, le système immunitaire est devenu une cible thérapeutique contre le cancer.En effet, le système immunitaire fait partie intégrante des mécanismes de lutte contre le développement des cellules cancéreuses, et l'échappement des cellules tumorales à celui-ci est désormais reconnu comme faisant partie des mécanismes de cancérogenèse.Plusieurs mécanismes peuvent être enclenchés par les cellules tumorales pour contourner le système immunitaire adaptatif, comme l'insensibilité aux signaux…

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Liens d'intérêt

A. Gobert, M. Veyri et N. Balegroune déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

V. Leblond et J.P. Spano déclarent avoir des liens d’intérêts avec Roche, MSD, Gilead, Novartis, Lilly, PFO et Astra Zeneca.

S. Choquet déclare avoir des liens d’intérêts avec Roche, Biogaran, Sandoz et Atara.