Dossier

Synthèse des communications sur le rein

Le congrès de l'ESMO 2022, qui s'est tenu à la porte de Versailles à Paris, a été riche en nouvelles données dans le cancer du rein malgré une certaine déconvenue liée aux résultats des traitements adjuvants et peut‑être de nouveaux standards en phase métastatique. Trois études en adjuvant (IMmotion010, PROSPER et CheckMate 914) se sont révélées négatives malgré les résultats positifs de KEYNOTE-564 avec le pembrolizumab. Cela va remettre en question le rôle potentiel du pembrolizumab dans cette indication, et les données de survie globale sont attendues avec impatience. En phase métastatique, un boost par ipilimumab après nivolumab en monothérapie ne rat‑ trape pas l'efficacité de l'association en 1re ligne, d'après l'étude TITAN. Avec un suivi plus prolongé, l'étude CLEAR continue de montrer des résultats impressionnants en taux de réponse objective et complète et en survie sans progression. Les médianes de survie globale ne sont pas encore atteintes. Une association belzutifan + cabozan‑ tinib bloquant l'axe de l'angiogenèse met en évidence des taux de réponse intéressants dans une population de bon pronostic. Dans les tumeurs non à cellules claires, l'association pembrolizumab + lenvatinib pourrait devenir un standard en 1re ligne métastatique. L'étude avec le belzutifan dans la maladie de von Hippel-Lindau continue de montrer une efficacité durable sur les lésions tumorales rénales, mais également sur les hémangioblastomes médullaires et rétiniens. Sur le plan translationnel, l'étude BIONIKK rapporte que la présence de structures lymphoïdes tertiaires avec une densité élevée PD-1 + Ki67+ des cellules immunitaires est associée à une excellente réponse à la combinaison nivolumab + ipilimumab. Le microbiote a également son importance dans la réponse immunitaire.


Cancer du rein en adjuvantÉtudes IMmotion010, PROSPER et CheckMate 914Ces 3 études en adjuvant ont été présentées avec des résultats négatifs alors que l'étude princeps de KEYNOTE-564 montrait une activité du pembrolizumab chez les patients à risque de rechute avec un HR à 0,68 (IC95 : 0,53-0,87) [1].L'étude IMmotion010 (atézolizumab, anti-PD-L1, 1 200 mg  i.v. toutes les 3 semaines pendant 1 an) est un essai de phase III, multicentrique, randomisé, contrôlé par placebo, en double aveugle en phase adjuvante, mené chez les patients atteints d'un cancer du rein à cellules claires (RCC) à haut risque…

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Liens d'intérêt

S. Oudard déclare avoir des liens d’intérêts avec BMS, Ipsen, Novartis, Merck, Pfizer, Eisai (boards).