Édition virtuelle, 7-10 octobre 2020
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Prémutation FMR1 et vie reproductive
20 % des femmes prémutées FMR1 (porteuses de 55 à 200 triplets CGG) seraient à risque de réserve ovarienne diminuée, voire d'insuffisance ovarienne prématurée (IOP) (figure).
Sont rapportées ici 65 patientes prémutées FMR1, âgées de 30 ans en moyenne, analysées rétrospectivement. Le motif de l’évaluation était des troubles des règles, une infertilité ou un conseil génétique récent. Environ 50 % (32/65) des patientes étaient en IOP au moment du diagnostic, avec une FSH à 85 UI/L, une AMH à 0,12 pmol/L et un CFA total à 1,1 qui témoignaient d’une altération de la réserve ovarienne. Avant le diagnostic de prémutation, ces 32 femmes en IOP avaient eu 14 grossesses spontanées (9 enfants). 6 grossesses spontanées sont survenues après le diagnostic de prémutation.
Douze patientes ont souhaité une préservation de la fertilité : elles avaient en moyenne 30 ans, des cycles réguliers, une FSH à 8 UI/L, une AMH à 1,3 pmol/L et un CFA total à 11. Après 2,3 cycles de préservation, 8 ovocytes ont été recueillis par cycle et 18 cryopréservés par patiente. Notons que ces 12 femmes avaient eu 6 grossesses (2 naissances, dont 1 enfant atteint de X fragile) avant le diagnostic de prémutation, et que 3 grossesses spontanées sont survenues après le diagnostic. Aucune n’a encore utilisé ses ovocytes cryopréservés.
Ce travail collaboratif confirme que la recherche de prémutation FMR1 est indispensable dans le bilan étiologique d’IOP et que les grossesses spontanées ne sont pas rares chez les femmes prémutées FMR1 en IOP (18 % dans cette cohorte). La préservation de la fertilité doit être proposée devant le risque précoce d’altération de la fonction ovarienne dans cette maladie.