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Biothérapies dans l’hidradénite suppurée

D’après Micheletti R et al., Session F058, actualisé

Bien que la physiopathologie de l’hidradénite suppurée (HS) ne soit pas encore parfaitement élucidée, il a été démontré que certaines cytokines étaient sécrétées en grande quantité dans la peau des malades : TNFα, IL-23, IL-17, IL-1β… d’où le rationnel de l’utilisation des biothérapies. Les candidats pour ces traitements sont les patients en situation d’échec d’une antibiothérapie ou les patients avec une maladie sévère et active. L’adalimumab est la biothérapie avec le plus de données dans la littérature. Plusieurs essais contrôlés randomisés ont mis en évidence une efficacité de ce traitement (42 %-59 % de réponse à 12 semaines). Ce traitement peut être poursuivi sans augmenter le risque d’effets indésirables après 12 semaines selon d’autres études. Cependant, en cas d’échec à 12 semaines, il faut arrêter le traitement et discuter d’une autre biothérapie. 

Une étude prospective a mis en évidence une efficacité de l’infliximab (IFX) à 5 mg/kg, mais avec des données à 8 semaines seulement. Une étude rétrospective a comparé l’efficacité de l’adalimumab à celle de l’IFX, sans pouvoir formellement conclure. L’orateur conseille d’augmenter les doses d’IFX à 7,5 mg/kg en cas d’efficacité insuffisante à 8 semaines. L’IFX n’a pas mis en évidence d’infections plus fréquentes lorsqu’il était donné dans les 4 semaines précédant une chirurgie.

L’étanercept n’est pas efficace dans l’HS d’après 2 études prospectives et ne doit donc pas être utilisé. Quelques cas cliniques ont rapporté une efficacité du golimumab. Il n’existe aucune donnée concernant le certolizumab.

Il existe un risque de perte d’efficacité du traitement anti-TNFα avec le temps par formation d’anticorps dirigés contre ces molécules. Il a été démontré que l’ajout de méthotrexate (à 7,5 mg/semaine) permettait de corriger cette perte d’efficacité dans la majorité des cas. L’ustékinumab a une efficacité moyenne dans l’HS. L’anakinra, anti-IL-1, a montré un taux de réponse de 78 %. L’orateur a précisé que dans son expérience personnelle, ce traitement était peu efficace. Quelques cas cliniques ont été rapportés avec une efficacité des anti-IL-17, des essais cliniques sont actuellement en cours. L’aprémilast a montré un taux de réponse de 53 % dans un essai contrôlé versus placebo chez 20 patients, il peut être utile dans les situations avec contre-indications aux biothérapies. Des essais contrôlés randomisés sont en cours avec les anti-IL-23, les anti-CD40, les anti-JAK et les anti-récepteur C5a. La combinaison d’une biothérapie avec un antibiotique est souvent utile, bien que les données de la littérature soient pauvres à ce sujet. La corticothérapie générale ne doit être utilisée que pendant de très courtes périodes, l’orateur précise qu’elle est utile en cas de switch de biothérapie, le temps que la 2ème soit efficace. Lors d’une HS associée à la maladie de Crohn, le védolizumab est bien sûr efficace sur l’atteinte digestive, mais pas sur l’HS. Lors d’une grossesse, le certolizumab est l’anti-TNFα qui a le meilleur profil de tolérance dans le psoriasis, cependant il n’existe aucune donnée dans l’HS.

En conclusion, les anti-TNFα restent aujourd’hui la biothérapie de référence pour l’HS.


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