Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Le lymphoblaste aime le gras
L’obésité (IMC > 30 kg/m2) est un problème de santé publique mondial en augmentation à travers le monde, avec environ plus de 13 % de la population adulte (> 18 ans) atteinte. Cela est encore plus prévalent dans certains pays, dont les États-Unis où les projections prévoient plus de 51 % de la population atteinte d'obésité en 2030. Des études ont déjà été menées dans des populations pédiatriques qui ont montré un impact de l’obésité sur la survie dans les LAL [1], dont une étude qui met en évidence la plus grande proportion de patients avec maladie résiduelle positive en fin d’induction chez les obèses [2]. Des modèles murins montrent que des souris obèses (suralimentées) favorisent la progression de LAL-B réinjectées. Un modèle de culture in vitro à partir d’un stroma médullaire dirigé vers une différenciation adipocytaire accrue a mis en évidence que ces adipocytes dérivés du stroma produisaient de haut niveau d’interleukine 9 (IL-9), haute concentration d’IL-9 qui était aussi retrouvée chez les souris obèses. Dans des modèles de lignées cellulaires de LAL-B, l’IL-9 favorise la prolifération cellulaire via une activation de STAT3 (phosphorylation). Des lignées de LAL cultivées dans des conditions riches en adipocytes développent une résistance à la mort cellulaire induite par le méthotrexate, données corroborées par des résultats qui montrent une chimiorésistance au méthotrexate dépendante des concentrations d’IL-9. Cette chimiorésistance dirigée par l’IL-9 existe aussi dans ces cultures de LAL avec la doxorubicine.
La lutte contre l’obésité à travers le monde a des vertus multiples, dont en premier lieu la diminution de la mortalité cardiovasculaire mais elle permettra aussi d’améliorer la prise en charge de bien d’autres maladies.
Références
1. Sung L et al. Leuk Lymphoma 2012.
2. Orgel E et al. Blood 2014.