Atlanta, 11-14 décembre 2021
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Mieux qu’Hollywood !
Qu’ils sont forts ces Américains ! Une vraie maîtrise du spectacle, chaque détail est méticuleusement préparé, chaque prise de vue réfléchie et le résultat, loin de tout ce qui peut se faire ailleurs. Hollywood n’a qu’à bien se tenir !
Hé oui, alors que d’autres congrès, pâles copies de l’ASH, se contentent de passer les présentations des auteurs, ou de bêtement montrer les modérateurs lorsqu’ils parlent, l’ASH ose le film d’auteur… L’idée de ne montrer que le visage de l’orateur sans ses diapos est géniale, obligeant le spectateur à deviner les courbes de survie sur l’expression du visage, ou les caractéristiques des patients dans le reflet de la pupille. Brouiller les questions des modérateurs en ligne jusqu’à l’inaudible pour refléter le caractère universel du congrès, bloquer le commutateur des modérateurs pour que le présentateur n’apparaisse pas et créer une atmosphère hitchcockienne rien que par le regard des modérateurs, paniqués de ne rien voir apparaître, puis passer au film catastrophe quand on s’acharne sur un bouton qui refuse toujours de fonctionner (l’allusion au Dr Folamour est évidente, avec le parallèle entre le bouton de l’ordinateur de l’ASH et celui du déclenchement de l’arme atomique). On remarquera aussi cette finesse de vue, consistant à faire patienter les spectateurs sans que rien ne se passe, probablement pour nous faire comprendre que l’on fait partie intégrante du film avec, finesse suprême, les bavardages dans la salle comme bande sonore : en dolby stéréo, on doit en avoir des frissons… La classe ces Américains ! Au moins on en a pour son argent, et l'on en vient presque à se demander si la forme ne va pas dépasser le contenu.
Toutefois, si votre culture cinématographique est crasseusement limitée et que vous préférez la science, vous pourrez vous rabattre sur des CAR-T en seconde ligne, des anti-CD38 et du vénétoclax à toutes les sauces, de nouveaux IMIDs, de la prise ne charge de lymphomes de sujets âgés… À vous de voir !
Sylvain Choquet
Le dernier tango à Paris ?
Effectivement, ce sera mieux nous l’espérons l’an prochain, sur place et en direct, qu'à Paris en décalé. Le monde à distance manque de charme, les congrès sont des intenses moments de partage de science, mais aussi d’échanges humains.
Toutefois, je ne souhaite pas avoir l’humeur morose et j'évoquerai ici une histoire d’amour dans le monde du myéloïde : l’histoire d’azacitidine et vénétoclax, ou celle d’un couple qui dure et s’ouvre aux autres ou se partage !
L’association azacitidine et vénétoclax, après s’être largement installée dans nos services pour le traitement des LAM ne pouvant recevoir un traitement intensif, fait encore la une de cet ASH 2021. Un couple qui dure, même si l'on nous prévient qu’il faut surveiller le cœur de nos patients. Un couple qui se partage. Qui se partage en s’associant avec d’autres molécules, d’où certaines aventures très prometteuses de triplet avec des molécules ciblées ou non. Qui se partage aussi en venant transformer le pronostic des myélodysplasies de haut risque, avec des réponses très encourageantes et rapides.
Enfin, à noter une présence française forte en ce dimanche soir, avec en deuxième partie de soirée deux communications orales du GRAALL (Group for research on adult acute lymphoblastic leukemia), les résultats des études EWALL-INO et GRAAPH 2014 : vu l’heure de diffusion ce sera presque du cinéma, mais du grand cinéma français.