Atlanta, 11-14 décembre 2021
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Stocker le fer pour faire moins de rouge… Logique, non ?
Dans le but de réduire la fréquence des événements thrombotiques des patients avec une polyglobulie primitive (PV), le traitement actuel consiste à réaliser des saignées associées ou non à de l’hydroxyurée, de l’IFN ou du ruxolitinib afin de maintenir un taux d’hématocrite (HCT) en dessous de 45 %. La fabrication massive de globules rouges dans ces pathologies crée un cercle vicieux dû à l’utilisation excessive de fer, entraînant une diminution de la production d’hepcidine, principal régulateur négatif de l’absorption et du recyclage du fer dans l’organisme afin de favoriser son utilisation pour l’érythropoïèse pathologique. Le rusfertide (PTG-300) est un peptide mimant la fonction de l’hepcidine, entraînant ainsi une diminution d’absorption et de recyclage du fer, favorisant son stockage sous forme de ferritine. Partant de cette hypothèse, 2 présentations ont ce jour fait état de son utilisation afin de tenter de réduire l’HCT de patients avec une PV préalablement traités a minima par saignées… Et les résultats sont au rendez-vous ! Administré en sous-cutané 2 fois par semaine à l’initiation du traitement, le rusfertide a permis de faire passer très rapidement la valeur de l’HCT sous la barre des 45 % de manière concomitante avec le stockage du fer dans l’organisme sous forme de ferritine, démontrant que l’hypothèse avancée n’était pas une utopie (figure). Sur des cohortes de tailles différentes (20 versus 63 patients), les équipes font les mêmes constats en termes de réponse et de contrôle de la valeur de l’HCT, avec une nécessité d’avoir recours aux saignées qui a donc disparu… Avec, pour certains patients, un suivi stable jusqu’à 18 mois. Il est cependant observé une élévation modérée mais stable du chiffre des globules blancs et des plaquettes sans complications thrombotiques, suggérant un mécanisme d’action possiblement un peu plus “complexe” que l’hypothèse avancée initialement en lien avec d’autres fonctions de l’hepcidine.
Le rusfertide semble donc un traitement innovant et très prometteur pour le contrôle de l’érythropoïèse pathologique des patients avec PV... La phase III, qui est en cours de mise en place (Poster 1504, Srdan Verstovsek et al), devrait nous confirmer tout ça…
