Chirurgie de la membrane épirétinienne et glaucome
D’après Ahn J et al., abstr. 377- B0302, actualisé
La prévalence de la membrane épirétinienne atteint environ 10 % des patients vers l’âge de 70 ans, et certains d’entre eux présentant également un glaucome. L’indication de réaliser une chirurgie de membrane épirétinienne sera à mettre en balance avec les risques d’aggraver le glaucome. Cette aggravation peut être liée aux variations de pression intraoculaire lors de la chirurgie de vitrectomie, mais également au traumatisme chirurgical lors de l’ablation de la membrane épirétinienne, voire de la membrane limite interne.
Les auteurs de cette étude ont évalué, sur une série rétrospective de patients glaucomateux opérés de la membrane épirétinienne, la proportion de cas présentant une aggravation du glaucome ainsi que les facteurs préopératoires associés. Au total, 33 cas ont été analysés, avec une progression du glaucome dans près de 30 % des cas. Le seul facteur préopératoire associé à cette progression du glaucome était la présence d’une augmentation de l’épaisseur de la RNFL dans le secteur temporal.
Les auteurs concluent à une incidence élevée de progression du glaucome après une chirurgie de membrane épirétinienne, dont les mécanismes exacts restent à déterminer. Néanmoins, la présence en préopératoire d’une augmentation d’épaisseur de la RNFL dans le secteur temporal pourrait suggérer une part tractionnelle plus importante chez ces patients, les rendant plus vulnérables au traumatisme chirurgical lors du pelage.
À ce stade des connaissances et de l’état de la littérature, il n’existe pas de recommandations sur les critères précis de sévérité du glaucome contre-indiquant la chirurgie de membrane. De même, il n’existe pas de consensus sur la stratégie chirurgicale optimale, notamment sur le rapport bénéfice/risque du pelage additionnel de la membrane limitante interne chez ces patients vulnérables.






