Chirurgie du trou maculaire : comment optimiser la surveillance après fermeture anatomique ?
D’après Garcin T et al., abstr. 241-A0508, session 109, actualisé
La chirurgie du trou maculaire a bénéficié des progrès récents de la chirurgie vitréorétinienne mini-invasive avec des taux de succès évalués par la fermeture anatomique du trou maculaire avoisinant les 95 %. Néanmoins, la récupération fonctionnelle est quant à elle plus aléatoire et difficilement prévisible.
Afin d’évaluer la récupération fonctionnelle rétinienne objectivement, les auteurs de cette étude ont réalisé un ERG multifocal chez des patients opérés de trou maculaire avec succès. Deux enregistrements ont été réalisés : un précoce dans la 1re année postopératoire et un tardif 2 à 3 ans après la chirurgie. Différentes variables électrophysiologiques ont été recueillies, la principale étant le RMS, qui est un indice qui quantifie l’énergie moyenne de la réponse sur une surface donnée du pôle postérieur : 1 cercle central fovéolaire et 4 anneaux concentriques (figure).

Sur les 47 patients inclus, le RMS tardif était significativement amélioré par rapport au RMS précoce, et ce, uniquement dans le cercle central et le 1er anneau. Cette surface étant superposable à la fovéola, ce résultat est concordant avec une récupération fonctionnelle se poursuivant sur le long terme. De plus, le RMS du cercle central était significativement corrélé à l’acuité visuelle de près, à la fois au stade précoce, mais également au stade tardif. Néanmoins, la variation du RMS était supérieure à la variation de l’acuité visuelle, suggérant une plus grande précision de cet indice. Finalement, le RMS tardif de l’œil atteint restait significativement inférieur au RMS de l’œil sain, suggérant une récupération incomplète en fin de suivi.
Les auteurs concluent que l’ERG multifocal permet de suivre la récupération fonctionnelle après fermeture chirurgicale du trou maculaire de façon objective et plus précise que l’acuité visuelle. Malgré une fermeture anatomique précoce et une acuité visuelle satisfaisante, les indices ERG montrent une récupération graduelle plus tardive ainsi qu’une récupération souvent incomplète de l’œil opéré. En perspective et en pratique clinique, les auteurs suggèrent que cet examen pourrait ponctuellement aider le clinicien en cas de discordance entre une acuité visuelle postopératoire satisfaisante et une gêne fonctionnelle persistante.






