Effet du traitement hormonal substitutif de la ménopause sur le risque de DMLA
D’après Guo CW et al., abstr. 3673, session 358, actualisé
Le rôle de l’inflammation dans la physiopathologie de la DMLA a déjà été prouvé. En effet, des cytokines inflammatoires comme l’interleukine (IL)-1β, TNF-α et l’IFN-γ stimulent l’expression du VEGF dans l’EP et les fibroblastes de la choroïde. Le stress oxydatif induit le vieillissement des cellules de l’EP et l’expression des cytokines pro-inflammatoires IL-6 et IL-8.
Les estrogènes ont un effet anti-inflammatoire qui inhibe les cytokines inflammatoires par le biais du NF-kB (figure 1).

À la ménopause (moyenne d’âge 52 ans), il y a une réduction de la production des estrogènes et une supplémentation par traitement hormonal substitutif de la ménopause (THM) peut être prescrite.
On peut donc se demander si cette supplémentation peut réduire le risque de DMLA, en sachant que les résultats de plusieurs études antérieures sont contradictoires sur le rôle protecteur des estrogènes dans la DMLA.
Les auteurs ont évalué l’impact d’une supplémentation THM sur le risque de la survenue d’une DMLA chez des femmes ménopausées sans DMLA préalable et sur le risque d’évolution vers une DMLA avancée exsudative ou atrophique chez des femmes ménopausées avec une DMLA intermédiaire. La méthodologie de l’étude est présentée dans la figure 2.

Deux cohortes ont été analysées :
- Cohorte A : 279 890 patientes avec THM sans DMLA versus 279 890 patientes contrôle sans THM, sans DMLA.
- Cohorte B : 279 890 patientes avec THM avec DMLA intermédiaire versus 279 890 patientes contrôle sans THM atteintes d’une DMLA intermédiaire.
Les résultats montrent que la supplémentation par THM est associée à un risque plus faible de survenue d’une DMLA pour la cohorte A. Les résultats sont significatifs pour tous les intervalles étudiés : 2 ans, 5 ans et 8 ans, et plus l’intervalle est long, plus le résultat est significatif.
Dans la cohorte B, un risque plus faible de conversion vers une forme avancée sous THM est significatif uniquement pour l’intervalle de 8 ans.
En conclusion, la supplémentation par THM est associée à un risque plus faible de survenue d’une DMLA chez les femmes sans DMLA intermédiaire et ces résultats confortent, dans une cohorte importante, le rôle protecteur des estrogènes dans la survenue et la progression de la DMLA.






