HbA1c et incidence de l’OMC postopératoire
D’après Fraser D et al., abstr. 3787-B0008, session 363, actualisé
L’œdème maculaire cystoïde (OMC) postchirurgie de la cataracte (syndrome d’Irvine-Gass) est une complication fréquente, dont le diabète constitue un facteur de risque reconnu. Les auteurs de cette étude ont évalué l’association entre le déséquilibre glycémique préopératoire, évalué par l’hémoglobine glyquée (HbA1c), et l’incidence de l’OMC postopératoire.
Les données de 745 129 yeux de 466 460 patients ont été rétrospectivement analysées grâce aux bases de données des services hospitaliers militaires américains (veterans affair). Les critères d’inclusion ont retenu les patients opérés de cataracte entre 2010 et 2022, présentant un diabète, pour lequel une HbA1c préopératoire de moins de 3 mois était disponible. Tous les patients ayant présenté un OMC dans l’année précédant la chirurgie de la cataracte ont été exclus.
Au total, parmi les 172 898 yeux de 127 972 patients, près de 5 % avaient présenté un OMC en postopératoire. L’hémoglobine glyquée moyenne était significativement supérieure dans le groupe OMC (7,6 %) que dans le groupe contrôle (7,3 %) (p > 0,001). Une analyse complémentaire mettait en évidence une augmentation d’incidence de l’OMC en parallèle de l’augmentation de l’HbA1c préopératoire, suggérant une relation dose-effet (tableau).

En analyse multivariée, le taux d’HbA1c préopératoire constituait un facteur de risque indépendant de présenter un OMC en postopératoire.
Les auteurs concluent sur cette très grande série de patients qu’il existe un lien étroit entre le déséquilibre glycémique systémique et la survenue d’un syndrome d’Irvine-Gass, et ceci indépendamment des autres facteurs de risque connus.
Les auteurs reconnaissent certaines limites inhérentes, non seulement, au caractère rétrospectif de cette étude, mais également inhérentes à l’exploitation de grandes bases de données dont la fiabilité du codage est difficile à évaluer. D’un point de vue pratique, les auteurs suggèrent d’informer le patient sur les risques en fonction du propre déséquilibre glycémique de celui-ci et de réaliser la chirurgie de cataracte après équilibration des paramètres glycémiques, dans la mesure du possible.






