Utilisation des vésicules extracellulaires dans les pathologies oculaires
D’après Lee SY et al., abstr. 11, session 101, actualisé
Les vésicules extracellulaires (VE) sont des vésicules membranaires nanométriques sécrétées par les cellules de manière physiologique. Les VE circulent dans le tissu environnant, puis dans l’ensemble des fluides biologiques, jouant ainsi un rôle de vecteurs pour la communication intercellulaire. Leurs compositions lipidique et protéique diffèrent selon la cellule productrice. Les VE véhiculent des biomolécules ou des acides nucléiques. L’internalisation des VE peut modifier le phénotype des cellules receveuses, leur métabolisme et leurs fonctions, moduler leur croissance et leur sécrétion, ou orienter la différenciation cellulaire et la réponse immunitaire. Les VE régulent ainsi de nombreux processus physiopathologiques. Au niveau rétinien, il a été démontré qu’en administration intravitréenne, les VE pénètrent toute l’épaisseur rétinienne, et, en administration systémique, elles passent la barrière hématorétinienne. La structure anatomique de la rétine et son privilège immun expliquent pourquoi les maladies rétiniennes sont une cible de choix pour le développement des thérapeutiques utilisant les VE. Trois stratégies sont étudiées actuellement (figure 1).

- La 1re approche consiste à inclure sur la membrane externe des VE des ligands qui permettent le ciblage de la néovascularisation choroïdienne ou de la fibrose.
- La 2e approche concerne la thérapie génique et consiste à moduler la cargaison des VE.
Ces 2 modifications par bio-ingénierie peuvent être couplées de façon synergique et permettent une délivrance spécifique, sur le site de la lésion, des thérapeutiques incorporées dans les VE, comme l’aflibercept pour la néovascularisation ou un micro-ARN modulateur de l’expression du TGF pour la fibrose sous-rétinienne (figure 2).

- La 3e stratégie est une thérapeutique régénérative acellulaire, il s’agit d’utiliser des VE dérivées des cellules souches de l’EP, dont elles possèdent les propriétés régénératives, immunomodulatrices et anti-inflammatoires. Cette approche est particulièrement adaptée pour cibler les maladies rétiniennes débutantes, caractérisées par des dysfonctionnements cellulaires progressifs et hétérogènes.
En conclusion, par leurs activités biologiques et leur présence dans les différents biofluides, les VE représentent des nano-outils thérapeutiques de choix. En effet, leur faible immunogénicité, leurs capacités intrinsèques à franchir les barrières biologiques et à délivrer leurs contenus à des cellules spécifiques pour en moduler l’activité, en font d’excellentes candidates comme vecteurs pour les thérapies ciblées et la médecine régénérative. Elles permettent d’égaler la versatilité des vecteurs synthétiques, tout en profitant d’avantages discriminants liés à leur origine cellulaire.






