À chaque érythropoïétine sa polyglobulie
Nous connaissons tous le cycle de l’érythropoïétine (EPO) chez l’adulte, son induction par l’hypoxie, sa sécrétion par le rein et son action sur l’érythropoïèse (figure 1). De nombreuses causes de polyglobulies vraies secondaires sont en rapport avec une perturbation de ce cycle.
Eh bien, voilà ! Un nouvel acteur rentre en jeu, venant compliquer ce schéma comme nous l’a montré une équipe française en session de late-breaking-abstract aujourd’hui.
Ce sont les travaux menés pour la compréhension du mécanisme de polyglobulies familiales caractérisées par l’inadéquation du taux d’EPO circulant qui ont permis de découvrir une nouvelle forme d’EPO produite par le foie. Ces familles présentaient des mutations dans une zone non codante du gène de l’EPO. Il s’agit d’une forme d’EPO particulière par sa glycosylation. Il aura fallu 7 ans pour purifier suffisamment de cette EPO, à partir des saignées des patients, pour quantifier son activité, plus importante que son alter ego rénal.
Les auteurs ont également montré que cette EPO est identique à celle produite pendant la vie fœtale par les cellules hépatiques, d’où le nom proposé d’EPO hépatique. Dans les formes familiales, une mutation du promoteur du gène de l’EPO induit l’expression de cette forme fœtale au détriment de la forme rénale (figure 2). Voici donc une nouvelle cause de polyglobulie secondaire qui vient s’ajouter à la déjà longue liste de polyglobulies, dont le diagnostic nécessitera désormais l’analyse qualitative de l’EPO.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car les auteurs ont également dépisté cette EPO hépatique chez des patients atteints d’hépatopathie.
À suivre…















