AMPLIFY : une nouvelle association IBTK-iBCL2 dans la LLC ?
Alors que l’association ibrutinib + vénétoclax est une option thérapeutique validée en 1re ligne dans la LLC, il semble intuitivement intéressant de combiner également un BTKi de 2e génération au vénétoclax.
C’était l’objectif de l’essai de phase III AMPLIFY, qui a comparé 3 schémas chez 867 patients en 1re ligne sans anomalies de TP53 : acalabrutinib + vénétoclax (AV) pour une durée fixe de 14 mois (2 mois d’acalabrutinib, puis 12 mois de bithérapie), AV + obinutuzumab (8 injections de M2-7) (AVO) et 1 immunochimiothérapie par FCR ou BR (ICT). Le critère de jugement principal était la comparaison de la SSP entre les bras ICT et AV par un comité de revue indépendant, les critères secondaires étaient hiérarchisés (SSP AVO versus ICT, uMRD4, survie globale). Il est important de noter que cette étude n’a pas été construite pour comparer les bras AV et AVO. Cet essai a principalement inclus des patients jeunes, avec un âge médian de 61 ans.
Avec un recul médian de 41 mois, le critère de jugement principal est atteint avec une SSP significativement supérieure dans le bras AV en comparaison du bras ICT, et il en est de même pour le bras AVO (HR = 0,65 et 0,62 ; p = 0,0038 et < 0,0001, respectivement). À M36, les survies sans progression (SSP) étaient de 76,5, 83,1 et 66,5 % pour les bras AV, AVO et ICT, respectivement.
Concernant les données de tolérance, 18 décès ont été rapportés dans le bras AV versus 37 dans le bras AVO et 42 dans le bras ICT. Parmi eux, 10, 25 et 21 étaient liés à une infection du SARS-CoV-2. Dans tous les bras, l’effet indésirable (EI) de grade ≥ 3 le plus fréquent était la neutropénie. Concernant les EI d’intérêt de grade ≥ 3, il n’y avait que très peu de syndromes de lyse tumorale (0,3 et 0,4 % dans les bras AV et AVO), de fibrillation auriculaire (0,7 et 2,1 %) et d’hypertension (2,7 et 2,1 %) dans les bras AV et AVO, respectivement.
Au total, dans cette population jeune, l’association AV semble particulièrement intéressante sur le plan de la tolérance, alors que l’excès de décès lié au Covid-19 dans le bras AVO incite à la retenue quant à la prescription de la combinaison triple. Même s’il est important de rappeler qu’il est, en théorie, interdit de comparer les données d’efficacité issues de différents essais thérapeutiques, les résultats, en termes de SSP, peuvent sembler un peu décevants en 1re ligne de LLC.
La publication de cet essai devrait déboucher sur une demande d’AMM et de remboursement de cette association, qui représentera probablement, dans un futur plus ou moins proche, une 6e option thérapeutique en 1re ligne. Il nous reviendra donc, collectivement, de définir la place de cette nouvelle association.
Vous pouvez retrouver dans le zoom qui lui est dédié des résultats plus détaillés concernant cette étude.














