Le tafa fait le taf dans le folliculaire
Le lymphome folliculaire est l’un des 1ers lymphomes pour lequel une approche chemo-free s’est avérée aussi efficace que l’immunochimiothérapie. Le tafasitamab (tafa), anticorps monoclonal ciblant le CD19, induit une cytotoxicité directe et renforce les mécanismes de médiation immunitaire des cellules NK et des macrophages. Le tafa a déjà été approuvé en association avec le lénalidomide (LEN) pour le traitement du LBDGC R/R sur la base de l’étude L-MIND. L’essai inMIND rapporté lors de la séance des “Late-Breaking-Abstract” (LBA) est un essai multicentrique international de phase III, en double aveugle, randomisé, contrôlé avec placebo, évaluant l’efficacité et la sécurité de l’ajout de tafa à LEN + rituximab (R) chez des patients atteints de LF ou de lymphome de la zone marginale R/R.
Le schéma thérapeutique était le suivant : tafa 12 mg/kg i.v. ou placebo les J1, 8, 15, et 22 des C1-3 et J1 et 15 des C4-12 avec une posologie standard de LEN + R pour un maximum de 12 cycles de 28 jours.
548 patients atteints de LF ont été randomisés : tafa, n = 273 ; placebo, n = 275. Les données démographiques de base étaient similaires dans les 2 groupes, avec un âge médian de 64 ans.
Avec un suivi médian de 14,1 mois, l’ajout de tafa à LEN + R a entraîné un risque significativement plus faible de progression, de rechute ou de décès par rapport au placebo (SSP médiane évaluée par l’investigateur, 22,4 versus 13,9 mois ; HR = 0,43 ; IC95 : 0,32-0,58 ; p < 0,0001). Le taux de RC métabolique (49,4 % versus 39,8 % ; p = 0,029) et le taux de réponse objective (83,5 % versus 72,4 % ; p = 0,0014) étaient plus élevés avec le tafa. On note une amélioration de la durée de réponse avec le tafa (médiane 21,2 versus 13,6 mois ; HR = 0,47 ; IC95 : 0,33-0,68 ; p < 0,0001), tout comme le délai avant nouveau traitement (médiane NR versus 28,8 mois ; HR = 0,45 ; IC95 : 0,31-0,64 ; p < 0,0001). Une tendance en faveur du tafa sur la survie globale est également observée (HR = 0,59 ; IC95 : 0,31-1,13). En termes de tolérance, aucune différence n’est rapportée entre les 2 bras.
Au total, ces résultats sont tout à fait remarquables, ils montrent une diminution du risque d’événement de 57 % avec l’adjonction de tafa. Ils suggèrent un effet synergique entre les 3 molécules dans ce contexte de LF en rechute. Si nous ne pouvons pas prescrire en France le tafa dans les LBDGC espérons que ces données convaincront nos régulateurs pour pouvoir l’utiliser dans cette situation de rechute de LF.














