Le téclistamab en maintenance dans le myélome : TEC your turn !
En ce dimanche matin ensoleillé à San Diego, nous avons assisté à une session riche en nouveautés dédiée aux anticorps (Ac) bispécifiques anti-BCMA. Parmi les actualités qui ont particulièrement retenu l’attention, on retrouve l’étude de phase III MajesTEC-4/EMN30, qui proposait d’étudier le téclistamab (TEC) en traitement d’entretien pour les patients en 1re ligne de traitement après l’autogreffe, soit en monothérapie, soit en association au lénalidomide (LEN). Il s’agit des 1ers résultats d’un Ac bispécifique utilisé en traitement d’entretien.
Les données rapportées sont celles de la safety run-in, qui précède l’étude de phase III randomisée. Les patients étaient répartis dans 3 cohortes : cohorte 1 (n = 32) TEC-LEN (TEC en prise hebdomadaire, puis mensuelle), cohorte 2 (n = 32) TEC-LEN (prise mensuelle) et cohorte 3 (n = 30) TEC seul (prise mensuelle). Le TEC était administré selon le schéma désormais habituel à 1,5 mg/kg en prise hebdomadaire ou 3 mg/kg en prise mensuelle, toujours après une escalade de dose. Le traitement était donné pour une durée fixe de 2 ans.
Le résultat le plus marquant, en termes d’efficacité, est probablement que la totalité des patients (100 %) a une MRD négative à 10-5, dans les 3 cohortes. De plus, on observait très clairement une amélioration de la profondeur de la réponse pendant l’entretien, en comparaison de la réponse évaluée directement après l’autogreffe.
Néanmoins, il faut nuancer ces résultats en discutant des effets indésirables, qui ne sont pas négligeables dans cette étude, et en particulier du taux important d’infections, entre 77 % et 94 %, dans les différentes cohortes, avec environ 30 % de grade 3/4. Quasiment tous les patients présentaient une hypogammaglobulinémie. À l’inverse, le risque de CRS semblait, quant à lui, plutôt gérable, puisqu’il concernait 40-50 % des patients, mais sans aucun CRS sévère.
Les résultats de MajesTEC-4 sont très prometteurs et pourraient amener à un changement de paradigme en entretien dans le myélome multiple (game over pour le traditionnel LEN seul ?). Cependant, même si face à de telles réponses on se laisse aller à rêver de guérison pour certains patients, la gestion du risque infectieux et l’impact sur la qualité de vie doivent peser dans la balance lorsqu’il s’agira de repenser les stratégies de traitement. Aussi, laquelle de ces cohortes sortira vainqueur, faut-il nécessairement utiliser le TEC en association ? Quoi qu’il en soit, ces données continuent de contribuer aux éclaircies dans le myélome, tout comme dans le ciel de San Diego.














