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CHIPOR : bénéfice de la CHIP en rechute

D’après Classe JM et al., abstr. 5510, actualisé

L’essai CHIPOR, conçu par Jean-Marc Classe, est une étude de phase III ayant pour but d’étudier l’effet de la CHIP chez des patientes en première rechute de cancer de l’ovaire sensibles au platine. Après 6 cycles de chimiothérapie à base de platine, les patientes en réponse et considérées comme pouvant bénéficier d’une chirurgie optimale étaient randomisées 1:1 entre chirurgie avec ou sans chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP). 415 patientes ont été incluses en 10 ans environ. L’objectif principal de l’étude était de démontrer un bénéfice en survie globale (SG). En termes de toxicités post-chirurgicales, il a été observé une morbidité un peu plus importante dans le bras CHIP, avec notamment plus de stomies, plus de toxicité ≥ grade 3. Il est à noter aussi un risque plus élevé d’insuffisance rénale sévère dans le bras CHIP (10 versus 1,4 %). Dans le protocole initial du bras CHIP (cisplatine 75 mg/m2 à 41 °C pendant 1 h), il n’était pas utilisé de thiosulfate de sodium. Un amendement a été réalisé en 2018 pour autoriser son utilisation, ce qui permet de réduire l’incidence de dysfonction rénale et d’avoir ainsi un taux équivalent dans les 2 groupes. Peu de patientes ont eu un traitement de maintenance (environ 20 % dans chaque bras ont reçu un inhibiteur de PARP, et moins de 10 %, du bévacizumab). Le statut BRCA était connu chez environ 80 % des patientes.

En termes de résultats, l’étude est positive pour le critère principal, avec une amélioration significative de la SG médiane à 54,3 versus 45,7 mois (HR = 0,69 ; IC95 : 0,51-0,94 ; p = 0,019). La survie sans progression est également améliorée (11,2 versus 9,9 mois, HR = 0,72 ; IC95 : 0,55-0,94 ; p = 0,017).

En conclusion, il s’agit de la première étude montrant un bénéfice de la CHIP chez des patientes en rechute sensibles au platine. La stratégie utilisée en sélectionnant les patientes après chimiothérapie paraît séduisante, car cela facilite probablement la procédure chirurgicale, et permet de sélectionner les patientes sensibles au traitement. Est-ce une meilleure approche que d’opérer d’emblée les patientes en rechute selon les critères AGO comme dans l’étude DESKTOP III ? Nous n’avons pas la réponse. Reste à voir également si le bénéfice est similaire chez les patientes présentant une mutation de BRCA par rapport aux patientes BRCA non muté. Plus globalement, ces résultats confortent la place potentielle de la CHIP dans les cancers de l’ovaire et la nécessité de prise en charge chirurgicale dans des centres spécialisés qui peuvent offrir cette possibilité aux patientes.


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