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Tout sur les DEP


Le Dr Sarah Mrejen (Paris) a présenté de manière assez exhaustive l’état de l’art actuel des décollements de l’épithélium pigmentaire (DEP). Elle a rappelé que les principales étiologies des DEP sont : la DMLA (DEP dans 65 à 80 % des cas), la vasculopathie polypoïdale, la choriorétinopathie séreuse centrale (CRSC), néoplasique, inflammatoire et iatrogène. Les 3 principaux phénotypes des DEP sont : drusénoïde, séreux et vascularisé (figure 1).

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Les DEP drusénoïdes de la DMLA sont une coalescence de drusen séreux de diamètre supérieur à 350 µm et précurseurs d’atrophie. Ils peuvent s’associer à du matériel vitelliforme parfois suspect de complication néovasculaire, notamment par leur contenu mixte. Dans ces cas, l’angiographie au vert d’indocyanine est un outil utile pour éliminer la présence de néovaisseaux sur les temps tardifs.
Les DEP drusénoïdes ont une structure dynamique avec une phase de croissance lente suivie d’une phase de résorption rapide. Des points hyperréflectifs intrarétiniens (100 %) ou des lésions vitelliformes (65 %) sont des biomarqueurs d’évolution vers l’atrophie (1). En conclusion, les DEP drusénoïdes peuvent être associés à des lésions vitelliformes, DSR (décollement sous-rétinien) et contenu mixte sans complication néovasculaire, et les lésions vitelliformes et points hyperrefléctifs intrarétiniens sont des biomarqueurs d’évolution vers l’atrophie avec une bonne corrélation histologique.

Les DEP vascularisés de la DMLA peuvent être associés aux néovaisseaux de type 1 avec un DEP plat et/ou un DEP significatif, à une vasculopathie polypoïdale et aux néovaisseaux de type 3 (figure 2). Une étude pilote, réalisée au Centre d’imagerie laser de Paris (CIL), a montré une sensibilité de l’OCT-angiographie pour détecter les néovaisseaux de type 1 de 89 %  en segmentation automatique et de 100 % en segmentation manuelle en cas de DEP inférieur à 250 µm et de 40 et 56 % respectivement en cas de DEP supérieur à 250 µm (2). Les DEP vascularisés ont plutôt un mauvais pronostic avec une AV inférieure à 1/10 dans 88 % des cas à 28 mois (3). Le traitement de première intention est un anti-VEGF, avec une amélioration anatomique de la hauteur du DEP et fonctionnelle. Il semble exister une supériorité de l’aflibercept sur le ranibizumab en termes d’efficacité anatomique mais pas fonctionnelle, selon les études de H.J. Cho et al. et de A. Dirani et al. (4, 5). Les risques de complication sont la fibrose, la déchirure (15 à 20 %) et les complications hémorragiques. 

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Références

1. Balaratnasingam C, Yannuzzi LA, Curcio CA et al. Associations between retinal pigment epithelium and drusen volume changes during the lifecycle of large drusenoid pigment epithelial detachments. Invest Ophthalmol Vis Sci 2016;57(13):5479-89.

2. Mrejen S, Giocanti-Auregan A, Tabary S et al. Sensitivity of 840-nm spectral domain optical coherence tomography angiography in detecting type 1 neovascularization according to the height of the associated pigment epithelial detachment. Retina 2018. [Epub ahead of print]

3. Poliner LS, Olk RJ, Burgess D et al. Natural history of retinal pigment epithelial detachment in age-related macular degeneration. Ophthalmology 1986;93(5):543-51.

4. Cho HJ, Kim KM, Kim HS et al. Response of pigment epithelial detachment to anti-vascular endothelial growth factor treatment in age-related macular degeneration. Am J Ophthalmol 2016;166:112-9.

5. Dirani A, Ambresin A, Marchionno L et al. Factors influencing the treatment response of pigment epithelium detachment in age-related macular degeneration. Am J Ophthalmol 201;160(4):732-8.e2.


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