DMLA : nouvelles données épidémiologiques
Le Pr Korobelnik (Bordeaux) a présenté de nouvelles données épidémiologiques dans la DMLA, sujet qui n’avait pas été abordé en congrès depuis quelques années. S’appuyant sur 3 publications récentes, cette présentation a rappelé les dernières données épidémiologiques à connaître. Il a été mentionné que la DMLA touche 30 à 50 millions de personnes dans le monde.
La première étude de Saunier et al. portait sur 659 patients (1). Elle a permis de montrer que des personnes âgées de plus de 73 ans sans signes de MLA (maculopathie liée à l’âge), comme des drusen ou des altérations de l’EP (épithélium pigmentaire), n’avaient quasiment aucun risque de développer une DMLA, même après 85 ans (figure 1).
La deuxième étude de Colijn et al. a porté sur 14 cohortes de 42 080 individus (2). Elle a mis en évidence une prévalence de MLA de 3,5 % à 55-59 ans et de 17,6 % à 85 ans et plus. La prévalence de la DMLA avancée était d’environ 0 % à 55-59 ans et de 9,8 % à 85 ans et plus, ce qui reste assez faible. Étonnamment, on observe une diminution de la prévalence de la DMLA probablement due à la baisse du tabagisme et aux modifications des comportements alimentaires. Ainsi, au même âge, la génération née entre 1916 et 1925 a un taux de DMLA avancée plus élevé que celle née entre 1926 et 1935. Malgré cette diminution, le nombre de patients atteints augmente du fait du “papy-mamy boom”. En cas de prévalence stable, l’hypothèse avancée serait de +2,1 millions de DMLA avancées en 2040 et de +1,2 million en cas de prévalence moindre, ce qui est le plus probable.
La dernière étude de Cruickshanks et al. a porté sur 5 000 participants de 2 études de cohortes longitudinales (3). À 5 ans, les résultats montrent une incidence très variable de la DMLA selon les générations (figure 2). La génération des 60 ans et plus est la plus touchée, alors que celle du baby-boom l'est nettement moins.
En conclusion, l’incidence de la DMLA est en décroissance probablement du fait de la modification de certains facteurs de risque, comme le tabac et l’alimentation. La longévité augmente ainsi que le nombre de patients, ce qui sera un véritable défi pour la gestion de cette pathologie dans les années à venir.
Références
1. Saunier V et al. Incidence of and risk factors associated with age-related macular degeneration: four-year follow-up from the ALIENOR study. JAMA Ophthalmol 2018;136(5):473-81.
2. Colijn JM et al.; EYE-RISK consortium; European Eye Epidemiology (E3) consortium. Prevalence of age-related macular degeneration in Europe: the past and the future. Ophthalmology 2017;124(12):1753-63.
3. Cruickshanks KJ et al. Generational differences in the 5-year incidence of age-related macular degeneration. JAMA Ophthalmol 2017;135(12):1417-23.
