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Tétracyclines au long cours : utilisons les, mieux !

D'après Vakharia P et al., abstr. D2T08.1D, actualisé

L’antibiorésistance aux tétracyclines per os ou topiques est en augmentation régulière et ce dans le monde entier.

L’utilisation de ces antibiotiques au long cours semble favoriser et augmenter ce risque significativement durant ces dernières années, notamment dans le traitement de l’acné et de la rosacée. En effet, les tétracyclines sont des antibiotiques à large spectre à la dose de 100 mg , 2 fois/j.  Ils ont un effet antiinflammatoire à des doses subantibacteriennes, estimées approximativement à 50 mg/j. Sont-ils efficaces à ces doses faibles dans l’acné et la rosacée ?

Moore et al en 2015 ont montré une efficacité élevée de Doxycycline 100 versus placebo (blanchi ou presque blanchi) au bout de 16 semaines sur des acnés modérées à sévères. Une dose de 40 mg/j de Doxy MR (Modified release ou à libération prolongée) a montré des résultats similaires avec des effets secondaires moindres par rapport à la dose 100 mg/j et similaires au placebo.

Aujourd’hui, il n’y a pas de preuve que des doses subantimicrobiennes préviennent l’émergence de souches résistantes de C. acnes. Il n’y a pas non plus de preuves que ces doses antibactériennes suboptimales favorisent des résistances. Il n’y a pas d’effet sur la composition ou les niveaux de résistances de la microflore vaginale ou fécale. Pas de changements statistiquement significatifs dans l’antibiorésistance à la Doxy de la flore microbienne orale, gingivale ou parodontale. Et C acnes n’a pas montré de résistance à la Doxy  à 20 mg 2 fois/j pendant 6 mois.

Cependant, l’orateur rapporte un fait qui jette un pavé dans la marre, c’est la belle étude anglaise faite avec les cyclines dans le traitement de la pemphigoïde bulleuse (PB).

 Avec un contrôle de la maladie chez 91 % des patients sous prednisolone contre 74 % dans le groupe cyclines à 200 mg/j au bout de 6 semaines et un suivi sur 52 semaines.

On peut facilement comprendre que ces doses sont des doses anti-inflammatoires vu la physiopathologie de la PB et délivrer des doses antibactériennes va probablement faire développer des résistances, ce que l’on voulait éviter justement avec les doses subantibacteriennes ?

Le dilemme reste entier, et cette question nécessitera probablement d’autres études de plus grande envergure et surtout plus longues sur les 3 maladies inflammatoires, à moins que dans la PB il y ait intervention du microbiome cutané et que son éviction ou du moins de certaines bactéries par des antibiotiques participent à la physiopathologie de la PB.


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