Les études comparant des greffes à partir de donneurs haplo-identiques ou phéno-identiques 10/10 incluent souvent des populations hétérogènes rendant difficile une comparaison de qualité entre ces 2 types de donneurs. 

Une étude rétrospective multicentrique de l’EBMT a comparé le devenir de 708 patients allogreffés pour une LAM avec un donneur haplo-identique et un conditionnement TBF avec cyclophosphamide après allogreffe au devenir de 2 083 patients allogreffés avec un donneur phéno-identique 10/10 conditionnés par FB et lymphodéplétion in vivo. Pour les LAM de cytogénétique intermédiaire allogreffées en RC1, en analyse multivariée (figure), la survie globale (SG), la survie sans progression (SSP), le taux de rechute et la survie sans GVHD et sans rechute sont comparables entre les 2 groupes. La mortalité non liée à la rechute est significativement plus élevée chez les patients recevant une allogreffe haplo-identique. Pour les LAM de cytogénétique défavorable allogreffées en RC1, en analyse multivariée, la SG, la SSP, le taux de rechute et la survie sans GVHD et sans rechute sont comparables entre les 2 groupes. La mortalité non liée à la rechute est significativement plus élevée chez les patients recevant une allogreffe haplo-identique. En revanche, le taux de rechute est plus faible dans ce groupe. Pour les patients présentant une LAM en RC2 ou réfractaire au moment de la greffe, la greffe haplo-identique est associée à une NRM plus élevée sans impact sur la survie. 

Chez les patients atteints d'une LAM de cytogénétique intermédiaire ou défavorable, l’allogreffe haplo-identique conditionnée par TBF et cyclophosphamide après allogreffe est associée à une SG et une SSP identiques à celles de l’allogreffe à partir d’un donneur phéno-identique 10/10, ce qui supporte la réalisation de greffes haplo-identiques chez les patients n’ayant pas de donneur géno-identique.