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Essai CLL12 : ibrutinib dans les LLC de stade A à haut risque évolutif

D’après Langerbeins P et al., abstr. LB2602, actualisé

Le dogme de l’abstention thérapeutique dans les LLC de stade A repose sur des données anciennes basées sur l’utilisation d’agents alkylants en monothérapie. Ce dogme peut-il être remis en cause à l’ère des thérapies ciblées dans les stades A à haut risque évolutif ? C’est la question posée par l’essai CLL12 mené par le groupe allemand. Les patients à haut risque évolutifs étaient identifiés sur la base d’un score comprenant l’âge, le sexe, l’état général, la cytogénétique (del17p, del11q), le statut mutationnel IGVH ainsi que les taux de bêta-2-microglobuline et de thymidine kinase. Au total, 363 patients à risque intermédiaires ou élevés ont été randomisés entre surveillance simple ou ibrutinib jusqu’à apparition d’une progression symptomatique (et non pas une simple progression) de la maladie. L’objectif principal était la survie sans évènements (SSE) définis par une progression symptomatique de la maladie, l’instauration d’un nouveau traitement ou le décès. Le suivi médian était de 31 mois. L’âge médian des patients étaient de 64 ans, 20% dans chaque bras avaient une dysfonction de TP53 et 70% un statut IGVH non muté. La durée médiane de traitement par ibrutinib était de 21 mois, 34% des patients ayant interrompu le traitement en raison principalement de la survenue d’un effet secondaire. Concernant les effets secondaires, on notait de façon surprenante un taux équivalents d’effets secondaires dans les 2 bras, 82,2% dans le bras ibrutinib et 84,8% dans le bras placebo ! La survenue d’une fibrillation auriculaire était cependant plus fréquente dans le bras ibrutinib (17,8%) contre 7,3% dans le bras placebo. La survenue d’un saignement a été observée chez 27,6% dans le bras ibrutinib. Concernant le critère de jugement principal, la SSE était significativement supérieure dans le bras ibrutinib (90,1% vs 69,9%) avec une médiane non atteinte dans le bras ibrutinib contre 47,8 mois sous placebo. Le temps jusqu’à instauration d’un nouveau traitement était également significativement plus élevé dans le bras expérimental.

Un traitement précoce par ibrutinib dans des LLC de stade A à haut risque évolutif permet donc de d’augmenter significativement la survie sans évènement et le temps jusqu’à instauration d’un nouveau traitement. Néanmoins, le suivi est actuellement trop court pour mettre en évidence un bénéfice en survie globale qui ferait définitivement remettre en cause la stratégie de prise en charge de ces patients à l’ère des nouvelles molécules. Soulignons enfin qu’en essai similaire du FILO vient d’ouvrir en France avec l’utilisation du vénétoclax (essai PREVENE).


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