• Avec le soutien institutionnel de
    Novartis reminding medicine

ATG versus post-Cy dans les allogreffes à partir de donneurs volontaires : match nul

D’après Brissot et al., abstr. S268, actualisé

Au cours des dernières années, l’arrivée du cyclophosphamide en post infusion du greffon (post-Cy) dans les allogreffes haplo identiques a représenté un véritable tournant dans la pratique des allogreffes. En effet, le cyclophosphamide s’est avéré être un médicament redoutable dans le contrôle de la GVH, mais aussi comme facilitateur de la prise de greffe, ce qui a permis un essor considérable des allogreffes haplo identiques, et un accès à cette thérapeutique à de nombreux patients qui jusque-là n’avaient pas de donneur HLA compatible, familial ou volontaire. Dans cette étude, à partir du registre de la société EBMT, Brissot et al. ont comparé le devenir de 1 452 patients ayant une leucémie aigue myéloïde (LAM) et ayant reçu le sérum anti lymphocytaire (ATG) comme prophylaxie de la GVH, versus un groupe de 174 malades qui ont reçu du cyclophosphamide (pos-Cy) injecté après l’infusion du greffon. Les deux groupes n’étaient pas totalement comparables et, bien évidemment, le groupe ayant reçu le cyclophosphamide était beaucoup plus récent. En tenant compte de ces différences, les auteurs constatent une prise de greffe en termes de reconstitution des neutrophiles un peu plus lente avec le post-Cy en comparaison avec l’ATG (21 versus 18 jours ; p < 0,001). Néanmoins, l’incidence de la GVH aiguë et chronique était tout à fait comparable entre les deux groupes. L’incidence de la rechute de même que la mortalité liée à la greffe (NRM) étaient également strictement superposables et la survie sans leucémie (LFS) et la survie globale (OS) étaient aussi similaires dans les deux groupes. En analyse multivariée, l’usage de l’ATG ou du post-Cy n’a pas d’impact significatif sur le devenir des patients. L’âge avancé a un impact significatif sur la NRM mais aussi sur la survie (SSL et SG). Les cytogénétiques défavorables ont un impact sur l’incidence de la rechute et sur la survie. Enfin, l’utilisation d’un greffon à partir d’un donneur femme pour un receveur homme diminue l’incidence des rechutes, mais augmente l’incidence de la NRM. Ces résultats ont été confirmés en utilisant une analyse dite « matched-pair »(technique d’appariement). 

Après plusieurs décennies où l’ATG représentait la colonne vertébrale de la prophylaxie de la GVH dans les allogreffes à partir de donneurs volontaires 10/10, ces résultats suggèrent que l’utilisation du cyclophosphamide « post-Cy » peut être une alternative valable. Bien évidemment, il s’agit de données de registre où l’on ne connait pas les posologies ou encore les détails des régimes immunosuppresseurs qui ont été utilisés dans les deux groupes. Un autre élément est l’absence de données sur les infections dans les deux groupes. Les résultats des études randomisées en cours sont attendus avec impatience.

Diapositive1



Découvrez nos publications