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Intérêt du tafasitamab, anticorps anti-CD19, en association avec le lénalidomide dans les lymphomes B diffus à grandes cellules en rechute/réfractaires

D’après Zinzani PL et al., abstr. S238, actualisé

Le tafasitamab est un anticorps monoclonal humanisé ciblant l’antigène CD19 dont l’efficacité en association avec le lénalidomide a été évaluée dans l’essai de phase 2 L-MIND dans une population de patients inéligibles pour une autogreffe avec un lymphome B diffus à grandes cellules (LBDGC) en rechute ou réfractaire. Les résultats très encourageants de l’étude L-MIND présentés lors du congrès de Lugano en 2019 avaient montré un taux de réponse globale (RG) de 60 % avec 42,5 % de réponses compètes (RC). Néanmoins, cette étude ne permettait pas de définir précisément la part du tafasitamab dans cette association puisqu’elle ne comportait qu’un seul bras de traitement. L’étude RE-MIND présentée lors de ce congrès avait pour objectif de répondre à cette question en comparant l’association tafasitamab et lénalidomide contre lénalidomide en monothérapie dans cette même population de patients avec un LBDGC R/R et inéligibles à une autogreffe. Sur un plan méthodologique, le bras lénalidomide a été construit à partir de données de vie réelle chez des patients traités par lénalidomide dans des centres américains et européens. A partir des données de vie réelle recueillies chez 490 patients, une cohorte lénalidomide a été obtenue en appariant ces patients avec ceux de l’étude L-MIND sur 9 caractéristiques cliniques et biologiques pour pouvoir comparer les 2 cohortes. L’objectif principal de cette étude RE-MIND était de comparer les taux de RG dans les 2 cohortes. Après appariement, une cohorte de 76 patients traités par lénalidomide en monothérapie a pu être constituée pour être comparée avec les 76 patients de l’étude L-MIND. Les 2 cohortes étaient comparables en termes de caractéristiques initiales avec plus de 55 % des patients âgés de plus de 70 ans, plus de 75 % des patients avec un stade Ann Arbor 3 ou 4 et 44 % des patients réfractaires à la dernière ligne de traitement. Le taux de RG était significativement supérieur dans la cohorte tafasitamab + lénalidomide (67,1 versus 34,2 % ; p < 0,0001) avec 39,5 % de RC pour l’association contre 13,2 % chez les patients traités par lénalidomide en monothérapie. Le bénéfice de l’association apparaissait également en survie sans progression (SSP) (médiane de SSP : 12,1 versus 4 mois ; p = 0,0002) et en survie globale (SG) (médiane de SG non atteinte pour l’association versus 9,4 mois pour la cohorte lénalidomide monothérapie, p = 0,0026).

Cette étude confirme donc l’intérêt du tafasitamab en association avec le lénalidomide dans une population de patients pour lesquels les options thérapeutiques restent très limitées. Sur un plan méthodologique, elle illustre la possibilité d’utiliser les données de vie réelle pour établir des cohortes contrôles selon des critères d’appariement stricts, et permettre ainsi d’accélérer le développement et l’évaluation de nouvelles combinaisons de médicaments. 



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