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Le rêve à portée de main ?

D’après Cohen et al., abstr. EP1037, actualisé

Vous croyez rêver ? Non, pas tout à fait. En effet, toutes les études menées dans le cadre du développement de l’anticorps conjugué belantamab mafodotin portent l’acronyme DREAMM-X pour “DRiving Excellence in Approaches to Multiple Myeloma”. Lors de ce congrès de l’EHA 2020, nous avons assisté à la présentation de certaines des données déjà disponibles du programme de développement du belantamab. Nous avons ainsi une mise à jour avec un suivi prolongé de 13 mois de l’étude DrEAMM-2. Pour mémoire, il s’agit d’une étude qui a exploré le belantamab en tant qu’agent unique en traitement de sauvetage de malades lourdement prétraités avec des myélomes très avancées et ayant échappé à toutes les ressources thérapeutiques disponibles. Lors de cette mise au point, on confirme que la durée médiane de réponse est de 11 mois et la durée médiane de survie globale est de 14,9 mois dans cette population au pronostic très péjoratif et ayant reçu une médiane de 7 lignes de traitement, incluant les IMID, les inhibiteurs du protéasome et les anticorps anti-CD38. Le taux de réponse globale est similaire à celui qui avait été observé durant le suivi à 6 mois rapporté précédemment, à savoir 32 % (31 sur les 97 malades). Parmi ces patients, la majorité (58 %) avait une très bonne réponse partielle ou plus, y compris deux réponses stringentes et cinq réponses complètes. La proportion de malades obtenant un bénéfice clinique (réponse minime ou mieux) était de 36 %. Les réponses dans les hauts risques cytogénétiques semblent être similaires, ce qui est plutôt un élément positif. En ce qui concerne la sécurité de l’emploi du belantamab dans ce suivi plus long, on constate que les effets secondaires de grade 3 ou > les plus fréquents (chez plus de 10 % des patients) sont surtout la kératopathie (46 %), la thrombopénie (22 %), l’anémie (21 %), la lymphopénie (13 %) et la neutropénie (11 %). Il est important de noter que la kératopathie régresse ou s’améliore chez 77 % des malades et il n’est pas rapporté de perte de vision. 

Ces données consolidées avec un suivi plus long sont donc les bienvenues et confortent donc le positionnement du belantamab dans l’arsenal thérapeutique du myélome en rechute. Il est vraisemblable que l’usage de cet anticorps conjugué va vite remonter les lignes, mais aussi être combiné aux autres médicaments du myélome, comme cela est en cours dans les autres nombreuses études DREAMM. En attendant, je vous souhaite de doux rêves.



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