AZA-VEN-REVU , après deux, voilà trois
D’après Zeidner J et al., abstr. S138, actualisé
La prise en charge des leucémies aiguës myéloïdes (LAM) des sujets âgés non éligibles à la chimiothérapie intensive a réellement changé depuis l’avènement de la combinaison azacitidine et vénétoclax. Un autre type de traitement, la classe des inhibiteurs de menin, a particulièrement fait parler de lui, au cours de ces dernières années, dans plusieurs sous-types de LAM en situation de rechute/réfractaire, mais tout particulièrement les LAM avec mutations de NPM1 (NPM1m) et celles avec réarrangements de KMT2A (KMT2Ar).
J. Zeidner a présenté des résultats du consortium BEAT AML qui a donc évalué chez des 43 patients âgés de plus de 60 ans, atteints de LAM NPM1m ou KMT2Ar, inéligibles à la chimiothérapie, la combinaison azacitidine 7 jours + vénétoclax 28 jours + revuménib en continu (1er pallier 113 mg : n = 21, 2e pallier 163 mg : n = 22). Les patients avaient tous une évaluation post-cycle 1 puis, s’ils étaient en rémission médullaire, continuaient le traitement jusqu’à progression. Les patients non répondeurs après C1 pouvaient poursuivre jusqu’à C3 pour atteindre cette réponse. L’âge médian est de 70 ans, dont 17/43 ont plus de 75 ans. Ils sont, selon la classification ELN2024 pour les patients inéligibles au traitement intensif, de risque favorable pour 51 %, intermédiaire pour 47 % et défavorable pour 1/43. La tolérance non hématologique est globalement bonne avec 18 % de syndrome de différenciation, mais seulement 2/43 de grade > 3, et 44 % d’allongement du QTc mais seulement 1 patient ayant dû diminuer la dose de revuménib. La toxicité hématologique du cycle 1 a nécessité la diminution de l’exposition au vénétoclax à 21 jours puis 14 jours pour certains patients. La durée médiane des cycles post-réponse est de 42 jours (adapté pour la toxicité hématologique, avec nécessité d’avoir 50 000 plaquettes/mm3 et 500 PNN /mm3 pour débuter le cycle suivant). 29/47 patients ont obtenu une RC et le 35/43 une RC composite (RCc = RC + RCh +RCi). 89 % des patients en RCc sont en maladie résiduelle négative en cytométrie (seuil de 0,02 %) après le cycle 2. Les taux de RC sont de 86 % et 76 % dans les groupes favorables et intermédiaires/défavorables ELN2024, respectivement. La survie à 1 an est de 63 %. Voici des résultats intéressants et qui ont conduit à initier un essai randomisé Aza-Ven-revuménib versus Aza-Ven.








