Les critères diagnostiques du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) de l’adolescente se confondent avec ceux du développement pubertaire normal (oligo-anovulation et hyperandrogénie clinique ou biologique).  Alors que les critères de Rotterdam sont utilisés chez l’adulte, revisités par les guidelines de 2018 (Teede HJ et al.), les critères retenus chez l’adolescente restent discutés, reposant uniquement sur un consensus d’experts.

Ce travail a eu pour but d’étudier et de comparer les critères diagnostiques utilisés (critères classiques versus critères de Rotterdam modifiés), dans une cohorte d’adolescentes non sélectionnées, et d’étudier la relation entre les différents phénotypes et la trajectoire de l'IMC.

227 patientes de la cohorte australienne (Raine) ont été analysées et leurs données étudiées à un âge moyen de 15,3 ans.

En utilisant les critères modifiés de Rotterdam, un SOPK a été diagnostiqué chez 37 patientes (16,3 %) versus 66 (29,1 %) avec les critères classiques. Avec les critères modifiés de Rotterdam, les patientes SOPK ont un IMC supérieur aux participantes non SOPK, dès l’âge de 5 ans. Une interaction significative a pu être mise en évidence entre le diagnostic de SOPK (critères modifiés) et la courbe longitudinale de l’augmentation de l'IMC, à partir de l’âge de 14 ans (p < 0,01). 

Cette étude valide de nouveaux critères diagnostiques de SOPK (critères modifiés de Rotterdam), ce qui permettra de réduire le surdiagnostic de SOPK chez l’adolescente. Les trajectoires de l'IMC des femmes ayant/n’ayant pas un SOPK divergent très tôt dans l’enfance, suggérant que les anomalies métaboliques débutent dès l’âge prépubertaire, ce qui est un argument pour identifier les phénotypes à risque de prise de poids dans le temps.