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Camrélizumab : une nouvelle immunothérapie pour les CBNPC de stade IIIA/B résécables

D'après Lei J et al., abstr. 56O, actualisé

La chimiothérapie (CT) néoadjuvante est un standard thérapeutique pour les CBNPC résécables, mais les résultats ne sont pas toujours satisfaisants pour les stades III, qui sont des situations complexes et hétérogènes. Quelques essais cliniques ont montré l’intérêt de l’immunothérapie dans cette situation.

Le camrélizumab est un anticorps anti-PD-1 qui a montré un bénéfice en survie chez des patients atteints d'un CBNPC à un stade avancé.

Lors de l’édition 2022 de l’ESMO IO, les résultats de l’analyse finale d’une étude de phase II, multicentrique, randomisée, en ouvert, du camrélizumab associé à la CT en situation néoadjuvante dans le CBNPC de stade IIIA/B (T3N2M0) résécable, ont été présentés.

Les patients nouvellement diagnostiqués et non traités ont été randomisés (1:1) pour recevoir 200 mg de camrélizumab toutes les 3 semaines pendant 3 cycles, associé ou non à la CT [1], suivi d’une chirurgie dans les 4 à 6 semaines. Le critère principal était le taux de réponse complète histologique (absence de résidu tumoral dans le poumon et les ganglions). Les critères d’évaluation secondaires étaient le taux de réponse histologique majeure, le taux de réponse objective, la survie sans événement et la tolérance.

43 patients ont été inclus dans le bras camrélizumab et 45 dans le bras contrôle, et les caractéristiques démographiques initiales étaient équilibrées entre les 2 groupes (âge, sexe, histologie, index de performance, statut tabagique, stade clinique). L’intervention chirurgicale a été réalisée respectivement chez 40 (85,1 %) et 42 (91, 3 %) d’entre eux, sans différence notable entre les 2 groupes (type de chirurgie, taux de résection R0, voie d’approche, intervalle après le traitement, durée de l’intervention, durée d’hospitalisation).

Une augmentation significative de la réponse complète histologique de 8,9 % avec la CT à base de platine seule à 32,6 % avec l'ajout de l'inhibiteur de point de contrôle immunitaire anti-PD-1 (odds ratio = 4,95 ; IC95 : 1,35-22,37 ; p = 0,0079) a été obtenue. La réponse histologique majeure a été respectivement de 15,56 et 65,12 % (odds ratio = 10,13 ; IC95 : 3,32-32,76 ; p = 0,0001). 

Les taux de réponse objective étaient respectivement de 53,33 et 72,09 % (odds ratio = 2,26 ; IC95 : 0,85-6,08 ; p = 0,0814).

Les données de survie sans événements étaient encore immatures, mais montraient une tendance à l’amélioration par rapport à la CT seule (HR = 0,52 ; IC95 : 0,21-1,29). La survie sans maladie à 1 an était de 81,4 % avec la CT et de 93,2 % avec le camrélizumab + la CT.

Dans l'ensemble, les événements indésirables (EI) étaient similaires entre les 2 groupes, sauf que les EI de grade ≥ 3 et l'hyperplasie capillaire cutanée réactive de grade 1-2 étaient plus fréquents avec le camrélizumab + la CT (25,6 et 44,2 % respectivement) qu'avec la CT seule ( 11,1 et 0 % respectivement).

Ces données préliminaires semblent en ligne avec d’autres essais d’immunothérapie néoadjuvante en association avec la CT dans le CBNPC résécable, permettant de diminuer la masse tumorale et d’avoir une plus grande efficacité en situation néoadjuvante qu’en situation adjuvante.


Références

1. Paclitaxel lié à l’albumine associé au cisplatine (75 mg/m² à J1) ou carboplatine (AUC5 à J1) ou nédaplatine (100 mg/m² à J1).


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