Infections invasives pneumococciques, portage pneumococcique, infections virales respiratoires, VRS, grippe
Les infections invasives pneumococciques sont supposées être la conséquence directe d’une colonisation par le pneumocoque, avec une relation épidémiologique très étroite entre portage et infection.
Cette étude, en exploitant des systèmes de surveillance nationaux français du portage pneumococcique, des infections invasives pneumococciques et des infections virales respiratoires (VRS et grippe), a évalué l’association temporelle entre ces différents facteurs. Un modèle de séries chronologiques interrompues permettait d’évaluer l’association entre l’évolution du portage pneumococcique, des infections virales et des infections invasives pneumococciques à la suite de l’instauration des mesures barrières.
Entre 2006 et 2021, 5 113 infections invasives pneumococciques ont été incluses, et 6 831 enfants ont été prélevés pour documenter un portage pneumococcique. Alors qu’une baisse majeure de l’incidence des infections invasives a été observée à la suite de l’instauration des mesures barrières, le taux de portage pneumococcique est resté étonnamment stable (figure). Le modèle de séries chronologiques mettait en évidence une fraction attribuable du VRS et de la grippe dans la baisse des infections invasives à pneumocoque > 90 %, alors que la fraction attribuable du portage pneumococcique dans cette baisse des infections était < 5 %.
Cette étude met en évidence le rôle fondamental des infections virales respiratoires, notamment le VRS et la grippe, dans le passage d’une colonisation pneumococcique à l’infection invasive. Cela suggère que des interventions ciblant le VRS ou la grippe pourraient avoir des bénéfices importants en matière de prévention des infections invasives pneumococciques.