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L’iris artificiel, un lourd tribut à payer pour des patients auparavant sains

D'après Dot C et al., session de la SAFIR, actualisée

Des iris artificiels ont été développés pour corriger des cas d’aniridie congénitale, des complications iriennes post-traumatiques et dans certains cas d’albinisme. Néanmoins, le schéma et les indications de ces implants ont été détournés pour un usage cosmétique en dépit d’une absence d’agrément de la Food and Drug Administration (FDA) ou de marquage CE.

Cette étude multicentrique, rétrospective, française, menée de janvier à mai 2017, basée sur des questionnaires envoyés dans des centres universitaires et des centres privés a cherché à décrire les complications survenues dans une cohorte de 33 patients tous implantés de manière bilatérale, soit 66 yeux. Avec une prédominance féminine (68 %), l’âge moyen des sujets était de 30,9 ans ± 3,1 ans.

L’acuité visuelle (AV) préopératoire était de 10/10.

Après implantation, les auteurs relevaient une diminution de la densité cellulaire endothéliale (DCE), avec une DCE moyenne à 1 390 cellules/mm2. La pression intra-oculaire (PIO) moyenne postopératoire était mesurée à 26 mmHg, 50 % des sujets nécessitant un traitement et 18,75 % une chirurgie filtrante. 

Les complications inflammatoires du segment antérieur et des complications cristalliniennes étaient notées chez 31,1 % des patients avec également des complications du segment postérieur à type de vascularites, d’œdème maculaire cystoïde et de décollement rétinien (incidence probablement sous-estimée du fait de la difficulté d’accès au pôle postérieur). 

Près de trois quarts des sujets ont nécessité une explantation du matériel. L’AV finale moyenne était de 20/32 avec une perte de meilleure acuité visuelle corrigée dans 54 % des cas et un tiers des patients en basse vision.

Les auteurs relèvent un biais de leur série, la plupart des patients étant symptomatiques à la visite initiale. Il s’agit donc davantage d’une description des complications que d’une étude d’incidence.

Ils déplorent cependant des complications sévères chez des sujets jeunes et rappellent que l’American Academy of Ophthalmology a émis des recommandations fortes qui vont contre l’utilisation de ce type d’implant chez les sujets sains.

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