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Arrêt des anti-TNF : la cicatrisation endoscopique, un prérequis… pas une garantie
L’arrêt d’un traitement par anti-TNF chez un patient en rémission demeure une décision difficile à prendre, compte tenu du risque important de rechute dès la première année. L’obtention préalable d’une cicatrisation endoscopique est souvent considérée comme une condition indispensable à cet arrêt.
Les auteurs rapportent ici les résultats d’une étude prospective multicentrique hollandaise d’arrêt de l’anti-TNF (adalimumab ou infliximab) chez des patients ayant une cicatrisation muqueuse. 81 patients ayant une MICI ont été inclus (41 Crohn et 40 RCH). La cicatrisation muqueuse était définie par un SES-CD < 5 ou un score Mayo < 2. La majorité des patients (88 %) avaient une cicatrisation muqueuse considérée comme complète (Mayo 0 ou SES-CD ≤ 2).
Un an après l’arrêt du traitement par anti-TNF, 40 % des patients avaient eu une rechute (figure 1). Le risque de rechute après l’arrêt de l’anti-TNF était significativement plus faible chez les patients ayant une cicatrisation endoscopique complète (Mayo 0 ou SES-CD ≤ 2) (OR ajusté = 3,28) (figure 2) et chez les patients RCH qui continuaient un traitement par 5-ASA (ORa = 0,08). Les taux de médicaments avant l’arrêt et l’utilisation préalable d’immunosuppresseurs n’étaient pas associés au risque de rechute. Enfin, la reprise du traitement par anti-TNF permettait à 73 % des patients d’être à nouveau en rémission clinique dans les 3 mois.
L’arrêt d’un traitement anti-TNF, même chez des patients ayant une cicatrisation endoscopique, s’accompagne d’un risque important de rechute clinique dès la première année suivant l’arrêt. Une cicatrisation endoscopique complète préalable et l’utilisation de 5-ASA après l’arrêt de l’anti-TNF chez les patients RCH semblent être 2 facteurs permettant de diminuer significativement le risque de rechute.