L’incidence de la prématurité a nettement augmenté durant les 2 dernières décennies et concerne actuellement 10 % des naissances dans le monde. Une meilleure compréhension des mécanismes conduisant au déclenchement de l’accouchement est une des façons d’appréhender ce phénomène.

L’équipe du Dr Mendelson travaille sur cette problématique depuis plusieurs années. Son équipe a montré, grâce au modèle murin, que le déclenchement de l’accouchement est lié à l’induction de l’expression de protéines du surfactant, principalement SP-A, dans le poumon du fœtus sous l’influence des facteurs de transcriptions SRC1 et SRC2 (Steroid Regulatory Cofactor). L’utilisation de modèles de souris transgéniques, doublement hétérozygotes pour les gènes SRC1 et SRC2, leur a permis de réaliser différents croisements de femelles soit SRC1-/+ SRC2+/- soit sauvages, avec des mâles SRC1+/-SRC2-/+ et d’analyser le moment de déclenchement de l’accouchement en fonction du fond génétique du fœtus : l’accouchement était retardé de 24 heures pour les fœtus doublement hétérozygotes . 

Le déclenchement du signal de l’accouchement provenait du fœtus et non de la mère : l’expression de SPA était diminuée de moitié dans les poumons de fœtus hétérozygotes, de même que les protéines participant à l’élaboration du surfactant LPCAT1 et PAF. 

Mais alors, comment le poumon du fœtus peut-il déclencher les contractions utérines ? Le signal passant du fœtus à l’utérus serait médié par les macrophages pulmonaires : sous l’influence des protéines du surfactant, les macrophages acquièrent des caractéristiques leur permettant de rejoindre le myomètre et de provoquer les contractions utérines. Les contractions induisent une baisse des concentrations circulantes de progestérone et une levée de l’inhibition anti-inflammatoire, entraînant à leur tour une accumulation des macrophages : une boucle de régulation positive est créée (figure).

Le fœtus semble donc être un acteur déterminant du moment de déclenchement de l’accouchement, correspondant au moment où son poumon est mature et adapté à sa vie extra-utérine. 

Mais quid, dans ce cas, du rôle de la corticothérapie anténatale utilisée pour la maturation pulmonaire dans le déclenchement de l’accouchement prématuré ?

Référence :

Gao et al, JCI, 2015 and unpublished results