• Avec le soutien institutionnel de
    Sandoz

Les retardeurs de flamme polybromés : une bombe sanitaire à retardement

D'après Curtis S et al., abstr. OR23-2, actualisé

Suite à un incident industriel majeur survenu en 1973, plusieurs millions d’habitants du Michigan (États-Unis) ont été exposés à des composés polybromés (PBB), dont la toxicité était bien connue. Les individus intoxiqués ont développé de nombreux problèmes de santé, suggérant un effet de perturbateurs endocriniens (EDC). Les PBB sont connus pour persister plus de 40 ans dans l’organisme. Plusieurs travaux ont montré un lien entre l’exposition aux EDC et l’épigénome, mais cela n’avait jamais été testé pour les PBB. Dans ce travail, les auteurs ont étudié l’épigénome chez 658 personnes ayant été exposées aux PBB en 1973. L’association entre 850 000 îlots CpG et la concentration totale en PBB a été testée par régression linéaire en fonction de l’âge et du sexe. Cela a permis de sélectionner 1890 îlots CpG. Ces îlots ne sont pas enrichis dans des voies biologiques particulières, mais plutôt dans les régions régulatrices du génome. Plus précisément, ces îlots sont enrichis dans les séquences reconnues par le récepteur de l’estradiol. Ce travail considérable, qui montre un effet biologique persistant plus de 40 ans après l’intoxication initiale, indique que les effets des PBB au long cours sont similaires à l’action de l’estradiol. Ces résultats renforcent la nécessité d’évaluer les effets sanitaires à long terme des PBB qui sont présents dans de nombreux produits manufacturés.