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Le test kisspeptine va-t-il remplacer le test à la GnRH dans l’évaluation du déficit gonadotrope ?

D'après Phylactou M et al., abstr. OR32-3, actualisé

L’exploration biologique du déficit gonadotrope comprend pour certains un test de stimulation de la sécrétion des gonadophines par l’administration de GnRH. Ce test renseigne sur la dynamique de la réponse des cellules gonadotropes et permet de différencier par défaut l’origine hypothalamohypophysaire du déficit. Les kisspeptines contrôlent la sécrétion de la GnRH par une action directe sur les neurones GnRH. Afin d’avoir un test évaluant la réponse hypothalamique, l’équipe de W. Dhillo a comparé la cinétique de la LH plasmatique (LHp) toutes les 15 minutes, lors d’une administration i.v. d’un bolus de kisspeptine 54 (test Kp54) comparé à un bolus de GnRH (test à la GnRH) chez 10 hommes ayant un hypogonadisme hypogonadotrope congénital (HHC) par rapport à un groupe contrôle. Chez les sujets contrôles, la GnRH entraîne un pic de LH très rapide, avec un retour à la normale en 2 heures. Le Kp54 augmente progressivement la LH plasmatique pendant les 6 heures de l’étude sans retour à la normale. La concentration maximale de la LHp lors du test Kp est corrélée à la concentration maximale observée lors du test à la GnRH. Chez les sujets HHC, les augmentations de la LHp sont inférieures à celles observées chez les sujets contrôles pour les 2 peptides, et la corrélation entre les valeurs maximales est perdue. Une analyse ROC indique que le test kisspeptine a une meilleure spécificité que le test à la GnRH pour affirmer le déficit gonadotrope. 

Ces résultats tout à fait originaux soulèvent de nombreuses questions physiologiques et physiopathologiques : pourquoi une réponse si prolongée lors du test Kp54 ? Comment intégrer le mécanisme moléculaire dans l’analyse des résultats du test Kp54 (par exemple, chez un sujet ayant une perte de fonction complète du récepteur de la GnRH) ? 

Ces résultats confirment l’intérêt de poursuivre l’évaluation du test Kp54 dans le déficit gonadotrope congénital, mais également dans le retard pubertaire ou dans les aménorrhées fonctionnelles.