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L'immunothérapie : pourquoi pas en maintenance ?


Il semble difficile aujourd'hui au vu des données discordantes − tant en situation précoce (IMPASSION-031, NEOTRIP, KEYNOTE-522) que métastatique (IMPASSION-130, IMPASSION-131 et KEYNOTE-355) − de définir la place des inhibiteurs de points de contrôle dans les cancers du sein triple-négatifs.

La publication récente de l’essai de phase II SAFIR-02 BREAST IMMUNO apporte un éclairage nouveau en utilisant l’immunothérapie en entretien après une chimiothérapie d’induction. Les patientes avec un cancer du sein HER2− étaient randomisées, en l’absence de progression après 6 à 8 cycles de chimiothérapie de 1re ou 2e ligne métastatique, et en l’absence de cible thérapeutique identifiée, entre durvalumab (10 mg/kg toutes tes 2 semaines) et la poursuite de cette même chimiothérapie. 

Au total, 199 patientes ont été randomisées : 

  • 82 (43 %) étaient triple-négatives ; 
  • 90 % l’ont été après une induction de 1re ligne ;
  • 41 % étaient en réponse au moment de la randomisation.

Sur l’ensemble de la population, le durvalumab n’améliore ni la survie sans progression ni la survie globale (SG) par rapport à la poursuite de la chimiothérapie (majoritairement le paclitaxel et/ou le bévacizumab) (HR = 1,40 ; IC95 : 1-1,96 ; p = 0,047 et HR = 0,84 ; IC95 : 0,54-1,29 ; p = 0,423, respectivement). 

Cependant, dans une analyse exploratoire de la population triple-négative, l’entretien par durvalumab améliore la SG avec une médiane à 21,2 mois versus 14 mois dans le bras chimiothérapie (HR = 0,54 ; IC95 : 0,3-0,97 ; p = 0,0377) (figure 1). Les patientes éligibles à la randomisation étant les patientes sensibles à la chimiothérapie (en réponse ou stable après la chimiothérapie d’induction), l’essai SAFIR-02 BREAST IMMUNO a donc probablement été enrichi en patientes sensibles au durvalumab : ceci pouvant expliquer le différentiel de 7 mois entre les 2 bras.

Dans des analyses exploratoires complémentaires sur de petits effectifs, le statut PD-L1 parait peu discriminant. Toutefois, la valeur prédictive du gain ou de l’amplification de CD274 semble à explorer (HR = 0,18 ; IC95 : 0,05-0,71 ; p = 0,0059, vs HR = 1,12 ; IC95 : 0,42-2,99 ; p = 0,8139 pour les patientes sans amplification) (figure 2)  [1].

Ce que cet article apporte à ma pratique :

  • Nécessité de confirmer l’intérêt de l’immunothérapie en maintenance après induction par une chimiothérapie, dans la population de cancer triple-négatif, au vu de ces résultats exploratoires. 
  • Intérêt potentiel de l’amplification de CD274 comme marqueur prédictif.


RdP-Ledu-SAFIR2-dia1-V2

RdP-Ledu-SAFIR2-dia2-V2




Références

1. Bachelot T et al. Durvalumab compared to maintenance chemotherapy in metastatic breast cancer: the randomized phase II SAFIR02-BREAST IMMUNO trial. Nat Med 2021. doi:10.1038/s41591-020-01189-2.


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