Daratumumab/bortézomib/thalidomide/dexaméthasone dans le myélome nouvellement diagnostiqué : résultats sur la MRD de l’étude CASSIOPEIA
Corre J et al. Daratumumab-bortezomib-thalidomide-dexamethasone for newly diagnosed myeloma: CASSIOPEIA minimal residual disease results. Blood 2025:blood.2024027620.
L’essai CASSIOPEIA a montré que l'ajout de daratumumab au schéma VTd, ainsi que son utilisation en entretien, améliore la survie sans progression (SSP) et les taux de négativité de la maladie résiduelle minimale (MRD) chez des patients nouvellement diagnostiqués et éligibles à la greffe. Les résultats de MRD et de SSP à long terme sont présentés après un suivi médian de 80,1 mois.
Au total, 1 085 patients atteints d'un myélome multiple nouvellement diagnostiqué (MM ND) ont été randomisés pour recevoir soit D-VTd, soit VTd en induction/consolidation, puis 886 d'entre eux ont été à nouveau randomisés pour un traitement d’entretien par daratumumab ou une observation pour une durée maximale de 2 ans. La MRD a été évaluée à des temps prédéfinis par cytométrie en flux (sensibilité 10-5) au terme de l'induction puis par technique NGS (sensibilité 10-6) pendant la phase d’entretien.
Les résultats montrent que le daratumumab, utilisé à la fois lors de l’induction/la consolidation et en entretien, a augmenté la profondeur et la durabilité de la négativité de la MRD (figure 1).

Ainsi,
- le schéma D-VTd améliore significativement les taux de MRD négative (seuil 10-5), après l'induction (34,6 % versus 23,1 % ; OR = 1,76 ; p < 0,0001) et après la consolidation (63,7 % versus 43,7 % ; OR = 2,26 ; p < 0,0001) ;
- l’entretien par daratumumab, indépendamment du traitement initial (D-VTd ou VTd), augmente les taux globaux de MRD négative, y compris chez les patients à haut risque cytogénétique ou selon le score ISS révisé, et ce indépendamment du statut MRD post-consolidation ;
- le schéma D-VTd suivi d’un entretien par daratumumab prolonge la durée de la négativité de la MRD : 65,5 % et 58,5 % des patients restent MRD négatifs (10-5) respectivement 12 et 24 mois après la seconde randomisation ;
- une MRD négative obtenue dès la fin de l’induction constitue un facteur pronostique majeur (HR = 0,40 ; IC95 : 0,32-0,49 ; p < 0,0001).
De plus,
- le schéma D-VTd est associé à un bénéfice en SSP, y compris indépendamment du statut MRD post-induction (figure 2) ;
- l’entretien par daratumumab améliore également la SSP par rapport à l’observation, y compris dans les sous-groupes à haut risque cytogénétique ou selon le score ISS révisé, et ce indépendamment du statut MRD post-consolidation ;
- les patients atteignant une MRD négative dès la fin de l'induction présentent une SSP significativement plus longue que ceux atteignant la négativité uniquement en phase d’entretien (HR = 0,54 ; IC95 : 0,42-0,70 ; p < 0,0001) ;
- chez les patients MRD négatifs post-induction, la SSP estimée à 72 mois atteint 76,9 % après D-VTd, contre 52,9 % après VTd seul.

En conclusion, une induction/consolidation à base de daratumumab (D-VTd) dans le contexte de l’autogreffe, suivie de 2 ans d’entretien par daratumumab en monothérapie, aboutit aux taux les plus élevés de négativité MRD profonde et durable, se traduisant par une amélioration significative de la SSP.
Ces résultats soutiennent fortement l'utilisation du schéma D-VTd pour l'induction/consolidation comme standard thérapeutique, et démontrent le bénéfice additionnel de l’entretien par daratumumab seul.












