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Un CHIASMA peut-il changer le visage de l’acromégalie ?

D’après M. Fleseriu et al., abstr. OC4.6, actualisé


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Qui dit traitement médical de l’acromégalie, dit injections, douleurs, effets indésirables variables d’un patient à l’autre... Autant de facteurs qui peuvent influencer négativement l’observance de ce type de traitement. La disponibilité d’un traitement oral pourrait constituer une avancée dans la prise en charge, attendue par de nombreux patients.

CHIASMA est une étude contrôlée en double aveugle, comparant l’effet d’un traitement par capsules orales d’octréotide (COO ; dosage de 40 à 80 mg) à un placebo chez des sujets adultes acromégales. Les patients étaient traités par analogues de la somatostatine depuis au moins 6 mois, avec une dose stable depuis au moins 3 mois, et jugés comme contrôlés sur 2 valeurs successives d’IGF1 inférieures à la limite supérieure de la normale (LSN) du laboratoire (en l’absence de radiothérapie préalable et de traitement par pegvisomant, pasiréotide ou agonistes dopaminergiques). Les caractéristiques des patients sont résumées dans le tableau.

ECE 2020_NC_06

Après 36 semaines de traitement, l’IGF1 moyenne était passée de 0,8 à 0,97 LSN dans le groupe COO contre 0,84 à 1,69 dans le groupe placebo, 58 % des patients restant contrôlés sur l’IGF1 dans le groupe COO contre seulement 19 % dans le groupe placebo (p = 0,008). La réponse sur le contrôle de GH est légèrement plus importante (78 versus 30 % ; p = 0,001).

Les effets indésirables gastro-intestinaux étaient rapportés par 7 à 28 % des patients traités par COO (le plus fréquent étant la diarrhée), mais sans conséquence notable et restaient toujours transitoires, avec une durée moyenne des symptômes de 8 jours. La fréquence était directement corrélée à la dose de traitement utilisée. 25 % des patients sont revenus à leur traitement injectable contre 68 % dans le groupe placebo (p = 0,003). L’étude a été poursuivie en ouvert pour 40 patients et n’a pas montré de nouvel effet indésirable.

La formulation orale de l’octréotide semble donc constituer une alternative prometteuse aux analogues injectables. Il faudra néanmoins des études sur une durée plus importante pour valider définitivement leur utilisation en pratique clinique.