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L’Homme : une espèce en voie de disparition comme les autres ?

D’après Pastorinho R, symposium S7.3, actualisé

D’après Giwercman A, symposium S7.1, actualiséAccéder à l’abstractAccéder à l’abstract

Dans ce symposium consacré aux perturbateurs endocriniens, il était impossible de ne pas parler de déclin spermatique. Revue de la littérature à l’appui, Aleksander Giwercman de l’université de Lund en Suède a présenté les données illustrant ce déclin évoluant depuis 1930, sans faire de discours alarmiste ou pronostique compte tenu des réserves méthodologiques que l’on peut opposer à ces études. A. Giwercman a d’ailleurs terminé son exposé en observant que la numération spermatique pouvait finalement illustrer un état de santé se dégradant puisqu’il a été montré qu’une diminution de la numération spermatique était corrélée à un sur-risque cardiovasculaire et de survenue d’un diabète (figure 1).

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L’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la vie fœtale serait, bien entendu, un facteur clé du déclin spermatique à cause du syndrome de dysgénésie testiculaire qu’elle peut induire. Une des données à prendre en compte également est la pollution liée aux nanoparticules.

Les micro-/nanoparticules ne constituent pas un ensemble homogène et sont finalement uniquement classées selon leur taille et non pas d'après leurs propriétés physicochimiques (micro ≤ 5 mm ; nano de 1 à 100 nm de diamètre). Pour autant, ce n’est pas tant la taille qui conditionne leur dangerosité, mais bien ce qu’elles peuvent véhiculer : du bisphénol A, du cadmium, des retardateurs de flamme, des phtalates, des composés perfluorés... Tel un cheval de Troie, elles vont être avalées par les espèces marines et ainsi les contaminer par un relargage dans le tractus digestif. Les diverses études rapportent une contamination des espèces marines de l’ordre de 97 %. Pour autant, ce septième continent de plastique paraît rester bien loin des préoccupations de l’Homme moderne. Que nenni ! L’être humain consomme les ressources marines, boit régulièrement de l’eau et s’expose donc pluriquotidiennement. Cette exposition est complétée par les usages anthropiques quotidiens, notamment les textiles et cosmétiques, larges pourvoyeurs de micro-/nanoparticules qui vont stagner dans les poussières domestiques. Des études ont ainsi pu montrer que l’absorption quotidienne par inhalation et/ou ingestion était de l’ordre de 450 µg pour un adulte et de 900 µg pour un enfant.

Ne soyez pas faussement rassurés, ces particules ne sont pas inertes : exposées aux radiations solaires, leur relargage d’estrogènes n’est plus négligeable (figure 2). De tels signaux d’alerte devront être rapidement pris en compte pour éviter des conséquences sanitaires probables.

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