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Le séquençage d’exome lève le voile !

D’après C. Krausz et al., abstr. OC9.5, actualisé
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À ce jour, seules les délétions complètes d’AZFa ou d’AZFb permettent de récuser le recours à une biopsie testiculaire (TESE) chez un patient présentant une azoospermie non obstructive, car systématiquement associées à aucune chance de retrouver des spermatozoïdes. Néanmoins, cette situation ne concerne que 2 à 3 % de cette population d’hommes.

L’équipe de Csilla Krausz a réalisé un séquençage d’exome chez 17 patients azoospermes avec TESE négative par arrêt de spermatogenèse. Chez 9 d’entre eux, ils ont identifié 7 variants pathogènes déjà évoqués dans la littérature (TEX11, TEX14, STAG3, DMRT1, MEI1, MEIOB, SYCE1), permettant ainsi de confirmer leur implication dans les troubles de la méiose en général puisque 4 d’entre eux étaient également possiblement impliqués dans l’infertilité féminine (STAG3, MEI1, MEIOB et SYCE1).

Chez 5 autres patients, ils ont identifié des mutations à l’état homozygote de 5 nouveaux gènes candidats (ADAD2, TERB1, SHOC1, MSH4, RAD21L1), tous déjà impliqués dans l’infertilité féminine (sauf SHOC1). L’invalidation conditionnelle de ces gènes chez la souris a reproduit le phénotype observé chez les patients, confirmant leur caractère pathogène. Il est intéressant de noter que ces gènes sont impliqués dans la maintenance de l’intégrité du génome, expliquant probablement l’arrêt de méiose observé en raison d’un risque de troubles graves du développement embryonnaire (figure).

ECE 2020_NC_03

Les auteurs ont pu confirmer dans 2 autres cohortes européennes, sur un total de 130 patients ayant une azoospermie non obstructive, la mutation de 4 de ces gènes (ADAD2, TERB1, SHOC1, MSH4).

Cette étude permet donc d’envisager à terme le recours au dépistage d’un panel de gènes avant de proposer une TESE à un patient azoosperme, de manière à éviter un geste chirurgical inutile (et potentiellement dangereux). Elle suggère également de nouveaux gènes candidats pour l’extinction ovarienne prématurée, parmi lesquels les gènes de maintenance du génome.