D’après l'European Committee for Treatment and Research in Multiple Sclerosis
Amsterdam, 26-28 octobre 2022
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Les prises de contraste peuvent-elles nous aider à diagnostiquer les MOGAD ?
La MOGAD est une maladie caractérisée par la présence d’un anticorps (Ac anti-MOG) et par une diversité phénotypique clinique et radiologique étonnante. De ce fait, son diagnostic est parfois difficile, et si certaines caractéristiques d’imagerie notamment (signe du H médullaire, atteinte du cône médullaire ou des pédoncules cérébelleux, régression marquée de la taille des lésions, etc.) sont très évocatrices du diagnostic, une meilleure caractérisation IRM est importante (figure 1).
Cette étude, réalisée aux États-Unis, a eu pour objectif de mieux caractériser la prise de contraste des lésions cérébrales au cours de la MOGAD et de la comparer aux SEP et aux NMOSD AQP4+.
Les patients analysés avaient une sérologie positive aux Ac anti-MOG et la lésion cérébrale était identifiée au cours de leur première attaque. Plusieurs patterns de prise de contraste (basés sur les données de la littérature existante) ont été recherchés et leur fréquence respective a été analysée (tableau).
59 patients (59 % de femmes) ont été analysés (14 NMOSD AQP4+ et 26 SEP). Une prise de contraste était identifiée dans 73 % des lésions cérébrales de MOGAD. Les 2 patterns les plus fréquemment identifiés étaient la prise de contraste leptoméningée (46 % des cas) et une prise de contraste “patchy” ou hétérogène (56 %) suivies par une atteinte nodulaire (32 %) ou une atteinte curvilinéaire (27 %) ou punctiforme (27 %). Par comparaison avec les NMOSD AQP4+ (plus associées aux lésions linéaires périépendymaires) et avec la SEP (lésions en anneaux), les MOGAD sont plus fréquemment associées à des prises de contraste leptoméningées. Malheureusement, ces dernières étaient caractérisées par une faible reproductibilité interopérateur. Enfin, les prises de contraste persistant plus de 3 mois étaient exceptionnelles dans les 3 maladies (figure 2).
On aurait sans doute préféré avoir une “photographie” de l’ensemble de ces lésions cérébrales (souvent plus parlante que des pourcentages). Néanmoins, ces données, qui doivent être interprétées en fonction du contexte, données cliniques et autres données d’imagerie, permettent d’avoir une vision un petit peu plus précise des atteintes cérébrales observées au cours de la MOGAD.