D’après le congrès de l’European Hematology Association
Édition virtuelle, 9-17 juin 2021
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Chimiothérapie + blinatumomab en 1re ligne : une combinaison gagnante dans les LAL
Le champ de l’immunothérapie, avec entre autres l’anticorps bispécifique CD19-CD3 (blinatumomab), est maintenant bien installé dans la prise en charge des LAL en rechute ou en réponse suboptimale (MRD positive). R. Bassan rapporte ici les premiers résultats du groupe GIMEMA dans un protocole de 1re ligne de LAL Philadelphie (Ph) négative chez l’adulte. L’objectif principal de l’étude est de regarder l’effet du blinatumomab sur l’évolution précoce de la maladie résiduelle. Les patients reçoivent un premier cycle de blinatumomab après les 3 premiers cycles (induction puis 2 consolidations) et un deuxième après les 3 cycles suivants. La maladie résiduelle (MRD) est étudiée après l’induction, puis avant et après blinatumomab 1 et blinatumomab 2.
149 patients sont inclus et 146 évaluables. 131 patients ont obtenu une RC. 119 patients ont une évaluation de MRD avant blinatumomab 1 et 94 ont un couple de MRD avant et après blinatumomab 1. L’âge médian est de 41 ans (18-65). 48 % des patients ont une délétion d’IKZF1 et 28 % une signature génétique Ph-like. Sur les 94 patients, 68 sont MRD− et 26 MRD+ avant blinatumomab 1, puis 89 MRD− et 5 MRD+ après blinatumomab 1. 95 % des patients sont donc MRD− après les 3 premiers cycles. La toxicité associée au blinatumomab est essentiellement une toxicité neurologique (24 % de cas de grade 3-4), mais résolutive et ne conduisant à l’arrêt définitif du traitement que chez 3 patients. L’incidence des rechutes à 1 an (figure) chez les patients ayant reçu blinatumomab 1 est comparable dans les différents groupes (MRD+ et MRD−), mais le taux de rechutes chez les patients MRD− est très différent selon le statut génétique Ph-like (3,2 % chez les non-Ph-like vs 40,9 % chez les Ph-like).
L’association précoce du blinatumomab dans un schéma de premiere ligne de LAL de l’adulte permet donc d’obtenir une réponse moléculaire profonde et améliore sûrement le pronostic de certaines sous-populations. Cette étude confirme donc l’intérêt de l’évaluation du blinatumomab précoce dans les schémas de traitement, ce que font actuellement plusieurs groupes, dont le GRAALL.