D’après le congrès de l’European Hematology Association
Édition virtuelle, 9-17 juin 2021
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REACH2 en crossover : l’efficacité est au rendez-vous !
L’étude internationale randomisée de phase III REACH2 a déjà été publiée et communiquée à plusieurs reprises.
Il s’agit de l’étude pivot qui a démontré l’efficacité et le bénéfice de l’utilisation du ruxolitinib pour le traitement de la réaction aiguë du greffon contre l’hôte (GVH aiguë corticoréfractaire) en comparaison avec les meilleurs traitements disponibles.
Lors de ce congrès de l’EHA 2021, nous avons assisté à une présentation par J. Szer sur l’analyse du devenir des patients qui ont bénéficié d’un crossover, c’est-à-dire qui ont pu bénéficier du traitement par ruxolitinib en dépit du fait qu’ils aient été dans le bras contrôle.
Pour mémoire, l’étude a inclus 154 malades dans le bras ruxolitinib et 155 malades dans le bras contrôle. Ces 2 groupes étaient parfaitement comparables du fait de la randomisation. Parmi les malades du groupe contrôle, 49 ont switché vers le bras ruxolitinib. Ces 49 malades avaient un âge médian de 54 ans, et 38,8 % d’entre eux avaient une GVH aiguë de grade 2, 40,8 %, une GVH aiguë de grade 3 et 20,4 %, une GVH aiguë de grade 4. Ces malades du groupe contrôle qui ont switché vers le ruxolitinib avaient reçu de nombreux traitements, incluant le sérum antilymphocytaire, la photophérèse extracorporelle, le mycophénolate mofétil, l’infliximab, les cellules mésenchymateuses, le méthotrexate, le sirolimus, ou encore l’étanercept.
Dans ce groupe de malades, le taux de réponses global au 28e jour était de 67,3 %, dont 46,9 % de réponses complètes. Ce chiffre est tout à fait comparable à celui de la population générale de l’étude. D’ailleurs, 42,9 % des patients du groupe crossover ont une réponse durable au jour 56, et on constate que les mesures de l’état général de santé et de qualité de vie sur l’échelle EQ-5D-5L montrent une nette amélioration à partir du switch pour le ruxolitinib.
En ce qui concerne la sécurité de l’emploi, il n’est pas noté d’événement indésirable différent de ce qui avait été observé au cours de cette étude randomisée auparavant.
Ces résultats sont tout à fait remarquables, puisqu’ils confirment, encore une fois, le haut niveau de réponse chez les malades recevant du ruxolitinib pour GVH aiguë corticoréfractaire, y compris chez les malades qui étaient traités auparavant avec les traitements dits standard. L’efficacité et la durabilité de la réponse, de même que la sécurité de l’emploi du ruxolitinib, sont comparables à ce quI était attendu dans le reste de la population. Il est indéniable que le ruxolitinib est parti pour s’implanter durablement dans le paysage du traitement de la GVH aiguë corticoréfractaire, après plusieurs décennies de protocoles et d’essais infructueux.