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Les anti-FGF23, une ressource thérapeutique pour les tumeurs inopérables ?

D'après Carpenter TO et al., session - New frontiers in bone and mineral metabolism, actualisé

Certaines tumeurs mésenchymateuses sécrètent du FGF23 de façon tout à fait inappropriée : les patients présentent des symptômes liés à l’excès de FGF23 et non pas à la tumeur elle-même, généralement de très petite taille. La sécrétion tumorale de FGF23 se manifeste chez une personne jeune, ou moins jeune, auparavant indemne de symptômes, par des fractures, une fatigabilité musculaire majeure, des douleurs osseuses et une ostéomalacie. Ces signes résultent d’une fuite massive de phosphate par le tubule rénal proximal et d’une répression majeure de la synthèse de vitamine D active. Les patients sont hypophosphatémiques et hypocalcémiques. La résection de la tumeur est le traitement de choix. Cependant, il est fréquent que la tumeur soit non repérable ou non résécable chirurgicalement.

L’anti-FGF23, dont l’effet a été démontré chez les enfants atteints d’hypophosphatémie liée à l’X, a été évalué pendant 2 ans dans une cohorte prospective de 14 patients ayant une tumeur sécrétant du FGF23. 2 patients ont interrompu l’essai clinique du fait d’une absence d’efficacité. Sous traitement par injections sous-cutanées mensuelles de burosumab, la phosphatémie des patients est passée de 0,5 à 0,8 mmol/L du fait d’une amélioration de la réabsorption du phosphate par le rein. Les concentrations de vitamine D active ont également augmenté de façon significative. Certains patients ont eu une biopsie osseuse à l’inclusion et après 2 ans de traitement : tous les paramètres décrivant l’ostéomalacie s’étaient améliorés sous traitement, y compris les phosphatases alcalines osseuses (42 à 25 µg/L). Ce qui est plus marquant, c’est que les scores de douleur se sont améliorés et que la consolidation des fractures et des pseudo-fractures a pu enfin se faire sous traitement. Les scintigraphies osseuses initiales sont décrites comme des sapins de Noël, illuminées par la prise de contraste multisite ; après 2 ans, de rares images persistent n’évoquant plus du tout les tristes guirlandes initiales !

À ce jour, comme pour les enfants atteints d’XLH, le burosumab semble être très bien toléré. Il existe donc une alternative thérapeutique à la chirurgie pour les patients atteints de tumeurs sécrétant du FGF23, ce qui constitue un véritable espoir pour les patients souvent jeunes ayant une ostéomalacie sévère, avec une atteinte majeure de leur qualité de vie.