Équilibre du traitement dans l’hyperplasie des surrénales sur le taux de delta-4 androstènedione, est-ce la bonne stratégie ?
Afin d’évaluer les androgènes et les complications secondaires liées à l’usage des glucocorticoïdes (GC) chez des patients adolescents et adultes porteurs d’une hyperplasie congénitale des surrénales (HCS), une équipe américaine a collecté rétrospectivement les données médicales issues des codages de 37 millions de patients en août 2019. Ils ont croisé les items suivants : diagnostic E25.0 ou 255.2, histoire de l’utilisation des GC, résultats disponibles de la 17-OHP, âge >15 ans au dernier contrôle de la 17-OHP. Les patients ont été classés en “bon contrôle” avec une 17-OHP < 1 000 ng/dL ou “mauvais contrôle” avec une 17-OHP > 1 000 ng/dL.
Sur les 511 patients sélectionnés, 352 avaient un “bon contrôle”, et 159 un “mauvais contrôle”. Les patients bien contrôlés avaient des concentrations moyennes de 17-OHP à 244 ng/dL versus 5939 ng/dL dans le groupe mal contrôlé (p < 0,01). Les patients bien contrôlés avaient aussi un taux plus bas d’ACTH (72 versus 389 pg/mL ; p < 0,01) et de delta-4 androstènedione (A4) (82 versus 256 ng/dL chez les mal contrôlés ; p < 0,01).
Les patients les mieux contrôlés étaient plutôt des femmes (81 versus 57 % ; p < 0,01) et étaient plus âgés (année de naissance moyenne : 1981 versus 1986 ; p < 0,01). Les patients les mieux contrôlés avaient eu plus de complications infectieuses (infections pulmonaires : 21 versus 11 % ; p < 0,01), et métaboliques (DT2 : 9 versus 4 % ; p < 0,01) et avaient un taux de LDL plus élevé.
Les auteurs concluent que les patients HCS correctement contrôlés (17-OHP < 1 000 ng/dL) ont un meilleur contrôle des androgènes surrénaliens, mais aussi un plus haut taux de complications liées à une exposition excessive de GC.
Cette observation souligne encore la difficulté d’équilibrer les patients ayant une HCS uniquement avec les GC.